Le ministère russe des Affaires étrangères a rappelé dans un communiqué qu’aucun point des accords de Minsk n’avait encore été appliqué, alors que le traité a été signé il y a cinq ans. Il accuse notamment Kiev de vouloir saboter l’ensemble des mesures depuis leur signature.
Les accords de Minsk II ont été signés entre les dirigeants de l’Ukraine, de la Russie, de la France et de l’Allemagne le 12 février 2015. Tout juste cinq ans après, aucune mesure prévue par ceux-ci n’a encore été mise en œuvre, a déploré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. Il met en cause Kiev pour la lenteur de l’application des mesures, notamment par sa volonté d’amender ce que prévoit le traité.
«Le 12 février marque le cinquième anniversaire de la signature du paquet de mesures pour la mise en œuvre des accords de Minsk, qui constitue une base inaltérable pour le règlement du conflit dans le Donbass. Malheureusement, aucune de ces dispositions n’a encore été pleinement mise en œuvre», précise le message publié sur le site Internet du ministère.
Selon la diplomatie russe, le cessez-le-feu complet n’a pas encore été atteint, tandis que du matériel militaire est toujours présent sur la ligne de front. De plus, le Donbass n’a toujours pas obtenu de statut spécial, comme prévu par les accords. Tout cela aurait dû être mis en place avant fin 2015, a-t-elle rappelé.
«Kiev a commencé à saboter l’ensemble des mesures immédiatement après sa signature», a indiqué le ministère, qui relève toutefois des progrès réalisés dans les relations russo-ukrainiennes. En cinq ans, deux importants échanges de prisonniers ont permis de libérer 500 personnes.
Les accords de Minsk avaient été le résultat des négociations du premier sommet au format Normandie en 2014, qui rassemblait les dirigeants d’Ukraine, de Russie, de France et d’Allemagne. Lors du dernier sommet, le 9 décembre à Paris, ils ont à nouveau discuté de la situation en Ukraine et ont réitéré leur volonté d’appliquer intégralement les accords de Minsk.
D’après le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, le Président ukrainien Zelensky avait toutefois tenté de «toucher» au texte de ces accords, provoquant l’étonnement d’Emmanuel Macron et d’Angela Merkel. Zelensky a finalement promis des élections dans le Donbass en automne 2020, en même temps que les élections locales dans tout le pays.