La dette émise par la France a particulièrement intéressé les Japonais en 2019 et leurs achats en la matière ont atteint un montant maximum depuis cinq ans. À la plus grande joie de Bercy, le Japon dispose désormais du plus gros fonds de pension au monde sur cette base, relatent Les Échos.
L’Agence France Trésor (AFT), service chargé de gérer la dette et la trésorerie de l’État, considère depuis longtemps les Japonais comme une priorité dans ses activités. En effet, les grandes institutions nippones, comme le fonds de pension gouvernemental GPIF, achète volontiers des obligations étrangères, notamment françaises, indiquent Les Échos.
Selon les estimations du groupe financier Nomura, le Japon détiendrait quelque 200 milliards d’euros de titres obligataires français, des emprunts d’État pour l’essentiel.Il n’existe pas de chiffre officiel à jour sur la détention de la dette souveraine par différents pays, mais la France emprunte autour de 200 milliards d’euros chaque année. Ce qui fait qu’elle ne souhaite pas perdre de tels investisseurs stables qui ont une influence importante sur les taux français.
En 2019, les Japonais se sont montrés particulièrement intéressés par la dette française, a poursuivi le journal. Selon les chiffres du ministère des Finances pour l’année dernière, les investisseurs du pays du Soleil levant ont acheté plus de 29 milliards d’euros d’obligations souveraines émises par la France, soit le montant le plus élevé au cours des cinq dernières années. La dette publique de la France a été la deuxième plus recherchée par le Japon, derrière celle des États-Unis.
La raison en est notamment le surplus de rendement que les titres français apportent par rapport aux emprunts japonais ou à la dette allemande. En effet, les titres français sont très faciles à vendre et à acheter à tout moment, ce qui attire particulièrement les investisseurs, a expliqué le quotidien. D’ailleurs, la dette française est détenue à 54,8% par des non-résidents de la zone euro.
L’AFT semble tabler sur la même lancée, d’autant plus que le fonds GPIF qui gère plus de 1.500 milliards de dollars d’actifs aurait l’intention d’augmenter la part allouée aux obligations étrangères.
«Il est probable que le GPIF va accroître dans son portefeuille le poids des titres de dette étrangère non couverts des effets de change, de 15% à environ 20%», ont indiqué les analystes de Nomura, selon Les Échos.
En janvier, le GPIF et les autres fonds de pension japonais se sont tournés vers les titres d’emprunteurs non-nippons.