Les autorités arméniennes chargées de l’application des lois ont engagé des poursuites pénales contre un officier supérieur de police, qui a apparemment été filmé en train d’agresser physiquement et brutalement un homme, avec trois autres personnes.
La vidéo, assez floue, a d’abord été publiée par NewsMedia.am sur son site Web et largement diffusée par les médias arméniens en novembre. Elle montre quatre hommes qui frappaient, donnaient des coups de pied et injuriaient une victime. L’un d’eux a alors mis de force un masque à gaz sur sa tête tandis qu’un autre a commencé à frapper ses semelles de chaussures avec une matraque.
La police arménienne n’a pas tardé à ouvrir une enquête interne suite à la diffusion de cette vidéo scandaleuse, qui a provoqué l’indignation des téléspectateurs et suscité de vives inquiétudes de la part du médiateur des droits de l’homme du pays.
Un communiqué de police publié par la suite a indiqué que l’une des personnes violentes montrées dans les images s’avérait apparemment être le chef du service de police de Chambarak, une petite ville du nord-est de la province de Gegharkunik. L’officier en question, Narek Simonian, a été suspendu en conséquence. Le communiqué précisait que la police tente maintenant d’identifier les autres hommes impliqués.
Une enquête criminelle a été également ouverte par un autre organisme chargé de l’application des lois, le Service spécial d’enquête (SIS).
Le Bureau du Procureur général d’Arménie a indiqué lundi que la vidéo montrait l’interrogatoire d’un homme qui avait été emmené au poste de police d’Erevan en novembre 2008, soupçonné d’une tentative de cambriolage. Dans un communiqué, il a expliqué que Simonian et plusieurs autres policiers avaient soumis l’homme à « un traitement inhumain, dégradant et brutal » après qu’il a refusé d’avouer le crime.
Toujours selon le communiqué, Simonian a été accusé de graves abus de pouvoir dans le cadre de « l’enquête approfondie, complète et objective » toujours en cours. Les enquêteurs font de leur mieux pour identifier toutes les personnes responsables de la torture, ont précisé les procureurs.
Les mauvais traitements infligés à des suspects criminels sont depuis longtemps monnaie courante en Arménie, les forces de l’ordre menaçant et battant des suspects pour leur extorquer des aveux. Jusqu’à présent, ils ont rarement été poursuivis pour de telles pratiques illégales.