Afin de «mieux concurrencer la Chine et la Russie», le Pentagone a annoncé mercredi un premier ajustement de ses forces en Afrique avec le rapatriement d’une unité de combat qui sera remplacée par des «instructeurs» chargés de former leurs collègues africains.
Le ministre de la Défense Mark Esper a «ordonné le déploiement de la 1e Security Force Assistance Brigade (SFAB) de l’armée de terre sur le continent pour conduire des missions de formation, conseil et assistance dans des pays phares d’Afrique», a indiqué une porte-parole du Pentagone, Alyssa Farah, dans un communiqué, cité par l’AFP.
Les États-Unis veulent réduire leurs opérations antidjihadistes dans le monde pour mieux se préparer à répondre à ce qu’ils considèrent comme une menace de la Russie et de la Chine envers leur suprématie militaire dans le monde.
Mais en même temps, ils ne veulent pas laisser le champ libre en Afrique à Moscou et Pékin, qui cherchent à accroître leur influence sur le continent, a souligné mercredi le patron des forces terrestres américaines en Afrique, le général Roger Cloutier.
«Le message que je transmets à mes partenaires (africains), c’est que nous ne partons pas», a indiqué le général Cloutier au cours d’une téléconférence au Pentagone. «Nous sommes encore impliqués».
Selon un récent rapport du bureau de l’inspecteur général du Pentagone, un organisme indépendant dont c’est le premier rapport public sur les opérations militaires américaines sur le continent africain, «la menace terroriste en Afrique persiste et en certains endroits, s’accroît».
Le commandement militaire américain pour l’Afrique (Africom) a modifié sa stratégie face aux groupes extrémistes sur le continent, en se fixant désormais l’objectif de les «contenir» et non plus de les «affaiblir», note l’inspecteur général Glenn Fine, dans ce rapport.
Quelque 6.000 militaires américains sont actuellement déployés en Afrique, précise le rapport, dont 800 en Afrique de l’Ouest où ils soutiennent notamment les efforts antidjihadistes de la France au Sahel, et 500 éléments des forces spéciales en Somalie où ils combattent les djihadistes shebabs, affilés à Al-Qaïda*.
La plus grosse base américaine est celle de Camp Lemonnier, à Djibouti (3.000 militaires américains).
*Organisation terroriste interdite en Russie