Pour faire face aux menaces que reçoit l’ambassadeur de Russie en Turquie, la mission diplomatique russe a demandé à Ankara de consolider les mesures de sécurité autour de l’ambassade, a déclaré son attaché de presse. Le chef de la mission avait déjà fait état de menaces, notamment de mort, à son encontre sur les réseaux sociaux.
L’attaché de presse de l’ambassade de Russie en Turquie, Irina Kassimova, a fait état de la mise en place de mesures de sécurité supplémentaires pour la mission diplomatique. Ceci intervient dans un contexte de menaces qu’avait signalées auparavant l’ambassadeur russe, Alexeï Yerkhov.
«Oui, en effet, la situation s’est récemment aggravée. Dans ce contexte, à notre demande, les autorités turques ont pris des mesures de sécurité supplémentaires», a fait remarquer la diplomate russe.
Elle a évoqué des menaces telles que le message suivant: «Ambassadeur, ne sortez pas dans les rues d’Ankara».
«Nous comprenons qu’il est peu probable que les personnes qui écrivent ceci puissent se mettre à tuer. Elles se débarrassent ainsi de leur colère. Mais nous devons néanmoins en tenir compte», a-t-elle ajouté.
Alexeï Yerkhov avait auparavant signalé des menaces à son endroit circulant sur les réseaux sociaux. Il avait tenu à souligner que les événements dans le cadre de l’escalade actuelle en Syrie étaient «très douloureux» et qu’on traversait «des jours angoissants»:
«D’abord des officiers russes sont morts, ensuite des soldats turcs. Mais regardez cette monstrueuse cohue qui a commencé sur les réseaux sociaux. Je ne le veux pas mais je vais malgré tout citer certaines déclarations. « Dites au revoir à la vie », « Personne ne vous pleurera », « Il est temps pour vous de brûler », etc.», a-t-il dit.
Le diplomate a par ailleurs fait remarquer qu’«une situation similaire avait été observée dans les médias et sur les réseaux sociaux il y a cinq ans et que «la raison n’était pas Idlib, mais Alep», ce qui a entraîné «le meurtre effroyable» de son prédécesseur, Andrei Karlov et la crise russo-turque.
D’après le diplomate russe, mettre de la mauvaise volonté pour comprendre un partenaire ainsi que la logique de ses actions peut mener à un drame.
La situation dans la zone de désescalade d’Idlib, créée en 2018 par un accord entre Moscou et Ankara, s’est aggravée depuis la mort de 13 soldats turcs dans des bombardements des forces gouvernementales syriennes. Ankara avait de son côté annoncé la «neutralisation» de 76 soldats syriens en représailles.12 postes d’observation turcs se situent dans le gouvernorat syrien d’Idlib. Depuis début février, d’importants renforts turcs auraient été envoyés autour de ces postes.
Recep Tayyip Erdogan s’est dit déterminé à repousser les forces syriennes au-delà des postes d’observation turcs à Idlib d’ici la fin février et menace de «faire payer le prix fort» à Damas en cas de nouvelles attaques contre ses militaires.