Américains et Européens s’affrontent sur le repli américain de Trump

Dirigeants américains et européens, à commencer par Emmanuel Macron, ont affiché leurs divergences samedi sur l’état de l’Occident et la tendance au repli national sous Donald Trump, Washington rejetant des critiques « exagérées » et ne reflétant « pas la réalité. »

La Conférence sur la sécurité de Munich, grand-messe annuelle internationale sur les questions de défense, a du coup pris des airs de règlement de compte, avec à la clé un mini-éclat diplomatique germano-américain.

Sans prendre de gants, le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a répliqué à des propos tenus la veille, lors de ce même forum, par le chef de l’Etat allemand Frank-Walter Steinmeier. Ce dernier avait durement dénoncé l’égoïsme national propagé à ses yeux par le président américain Donald Trump.

Ces critiques, et d’autres du même type, « ne reflètent pas du tout la réalité », a déclaré M. Pompeo.

« J’ai le plaisir de vous annoncer que l’idée selon laquelle l’alliance transatlantique serait morte est grandement exagérée », a-t-il ironisé.

Le chef de l’Etat allemand avait regretté que « notre principal allié, les Etats-Unis, refusent sous l’administration actuelle l’idée même d’une communauté internationale ».

« Les pays sont invités à placer leurs propres intérêts au-dessus de ceux de tous les autres », avait-il souligné.

Emmanuel Macron a quant à lui déploré un « affaiblissement de l’Occident » face à l’Asie ou la Russie. « Il y a une politique américaine d’une forme de repli relatif, d’une reconsidération de sa relation avec l’Europe » qu’il faut prendre en compte. Dans ce contexte, l’Europe doit se « revivre comme une puissance politique, stratégique ».