Le président brésilien militarise son gouvernement

Trente-cinq ans après la fin de la dictature, l’armée est de nouveau à la tête du Brésil !

Brazil’s President Jair Bolsonaro speaks during a ceremony at the Planalto Palace in Brasilia, Brazil September 3, 2019. REUTERS/Adriano Machado

Jeudi 13 février, le président d’extrême droite Jair Bolsonaro, ancien capitaine d’artillerie élu en octobre 2018, a écarté le chef de la Maison civile, l’équivalent d’un Premier ministre. Enfin, pas tout à fait, puisqu’il a confié au fidèle Onyx Lorenzoni la gestion de la bolsa familia, une allocation créée par la gauche, qui a sorti des millions de Brésiliens de la pauvreté sous Lula. Jusqu’à 500 000 dossiers en retard se seraient accumulés, alimentant la grogne sociale.

Bolsonaro a bombardé à la tête du gouvernement le numéro 2 de l’armée, Walter Souza Braga Netto, 62 ans. Ce général rugueux avec les médias a supervisé la sécurité des Jeux olympiques, de 2016, avant d’être appelé à la rescousse par l’éphémère président Temer, en 2018, pour lutter contre les gangs à Rio de Janeiro. En onze mois, il a fait baisser les vols, mais les bavures policières ont explosé.

Désormais, l’armée quadrille le gouvernement. Des militaires, d’active ou à la retraite, détiennent neuf portefeuilles sur vingt-deux. Ils trustent les quatre ministères installés dans le saint des saints, le palais présidentiel du Planalto, à Brasilia. Pour la première fois en démocratie, nous avons des militaires aux trois principaux postes de l’État, constate Juan Arias, dans El Pais, rappelant le rôle donné par ailleurs au vice-Président de la République, Hamilton Mourao, 67 ans. Cet ex-général a la haute main sur le Conseil de l’Amazonie, que Jair Bolsonaro a détaché du ministère de l’Environnement.

Lien