Après la plainte de Griveaux, Piotr Pavlenski et sa compagne placés en garde à vue

L’artiste russe Piotr Pavlenski et sa compagne ont été placés en garde à vue, a annoncé dimanche le parquet de Paris. Ils sont soupçonnés d’être à l’origine de la diffusion de vidéos à caractère sexuel ayant poussé Benjamin Griveaux à retirer sa candidature à la Mairie de Paris.

L’enquête progresse dans l’affaire de la diffusion de vidéos intimes attribuées à Benjamin Griveaux qui avait entraîné le retrait de ce dernier de la course à la Mairie de Paris. Dimanche 16 février, le parquet de Paris a annoncé que l’artiste russe qui revendiquait leur diffusion et sa compagne, qui serait la destinatrice des vidéos, ont été placés en garde à vue dans cette affaire.

Tous deux sont en garde à vue pour « atteinte à l’intimité de la vie privée » et « diffusion sans l’accord de la personne d’images à caractère sexuel », dans le cadre de l’enquête ouverte samedi à la suite du dépôt d’une plainte contre X de Benjamin Griveaux.

Piotr Pavlenski, 35 ans, avait été placé en garde à vue samedi après-midi dans un autre dossier portant sur des violences commises le soir du 31 décembre. Celle-ci a été suspendue dimanche et une seconde garde à vue a démarré pour l’interroger sur l’affaire Griveaux. La durée totale de ces gardes à vue ne pourra excéder 48 heures, soit jusqu’à lundi après-midi.

Sa compagne, Alexandra de Taddeo, 29 ans, est en garde à vue depuis samedi soir dans l’affaire Griveaux. Selon une source proche du dossier, c’est elle qui aurait été la destinataire des vidéos incriminées.

Selon les informations de BFMTV, elle entretiendrait une relation avec l’artiste contestataire russe depuis janvier 2019.

Réfugié politique en France depuis 2017, Piotr Pavlenski a affirmé vendredi être à l’origine de la mise en ligne desdites vidéos, assurant vouloir dénoncer l' »hypocrisie » de Benjamin Griveaux.

Ce dernier « a utilisé sa famille en se présentant en icône pour tous les pères et maris de Paris. Il a fait de la propagande des valeurs familiales traditionnelles », a affirmé Piotr Pavlenski.

Cette justification est « grotesque », a répondu samedi soir l’avocat de Benjamin Griveaux, Richard Malka. « J’ai rarement vu personnalité plus cynique. On est dans une imposture absolue, avec des pseudo-artistes qui considèrent qu’ils sont dans une dictature et donnent des leçons de morale », a-t-il déclaré sur LCI.

Il a également dit douter que M. Pavlenski soit le seul responsable de la diffusion des vidéos. « Clairement, je ne crois pas du tout qu’il ait agi tout seul », a-t-il poursuivi, sans s’avancer davantage et en renvoyant à l’enquête ouverte par le parquet.

L’artiste russe, condamné en 2019 pour avoir incendié en octobre 2017 une succursale de la Banque de France à Paris lors d’une « performance artistique », est également mis en cause pour avoir participé à une rixe dans la soirée du 31 décembre dans un appartement à Paris. Selon le récit d’un participant à l’AFP, une dispute aurait éclaté entre plusieurs personnes et Piotr Pavlenski, qui se serait saisi d’un couteau dans la cuisine.

Deux des invités ont été blessés avec ce couteau, a rapporté le site d’information Mediapart, qui avait révélé l’existence de cette enquête.

L’avocat et essayiste Juan Branco, qui dit avoir « conseillé » Piotr Pavlenski sur les vidéos à l’origine du retrait de Benjamin Griveaux, était également présent à cette soirée de réveillon.

Cependant, Juan Branco a indiqué que le parquet s’est opposé au fait qu’il puisse défendre Piotr Pavlenski.  Une procédure rare.

Le retrait de Benjamin Griveaux a provoqué une onde de choc politique et contraint le parti présidentiel à lui trouver dans l’urgence un successeur pour briguer la Mairie de Paris aux municipales de mars.

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