Il est désormais possible de gérer l’Iran sans pétrole, a fait savoir le 16 février le Président Hassan Rohani, qui a par ailleurs tenu à souligner que l’économie de son pays ne reposait plus autant sur le pétrole qu’auparavant.
À la demande du chef suprême de l’Iran, Ali Khamenei, de réduire la dépendance économique iranienne au pétrole, le gouvernement a mis au point un nouveau budget. Lors d’une conférence de presse du 16 février diffusée par la télévision iranienne, Hassan Rohani a fait savoir que l’objectif de réduction de cette dépendance avait été atteint:
«Lorsque vous comparez les chiffres avec ceux d’il y a 5-6 ou 8 ans, nous voyons que malgré des sanctions et des pressions, c’est la première fois dans l’histoire de l’Iran que nous vivons une économie non pétrolière et nous avons constaté qu’il est possible de gérer le pays sans pétrole».
Mercredi dernier, Rohani avait déclaré que les revenus nationaux avaient augmenté avec la hausse des exportations non pétrolières, ajoutant que 20 milliards de dollars d’exportations avaient été envoyés à la Banque centrale d’Iran.
Le Président a rajouté que, bien que le progrès puisse paraître plus lent par rapport aux objectifs des onzième et douzième gouvernements, les chiffres dans les domaines du gaz, de l’électricité, de l’agriculture, du tourisme ou encore de la santé et de l’éducation montrent que la situation est relativement acceptable.
La réimposition des sanctions économiques américaines en 2018 avait en effet provoqué la chute de la monnaie nationale iranienne et poussé l’économie vers la récession.
Hassan Rohani avait annoncé que les sanctions américaines auraient eu un effet moindre si l’économie iranienne ne dépendait pas du pétrole. D’après lui, une structure économique cohérente aurait pu permettre de mettre au point un budget sans tenir compte de ces revenus.
En 2015, six pays (la France, la Russie, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Chine et les États-Unis) ont signé avec l’Iran l’accord de Vienne sur son programme nucléaire, selon lequel certaines sanctions devaient être levées en échange de restrictions concernant ses projets atomiques.En mai 2018, les États-Unis ont déclaré leur sortie unilatérale de l’accord et la restauration de lourdes sanctions économiques contre la République islamique. Réagissant à cet acte, l’Iran a annoncé la réduction consécutive de ses engagements dans le cadre de cet accord.