L’ambassadeur de Russie à Ankara, Alexeï Yerkhov, a raconté aux journalistes qu’il recevait toujours des menaces à son endroit alors que les tensions montaient dans le gouvernorat syrien d’Idlib entre Damas et Ankara. La sécurité de la représentation diplomatique russe a été renforcée.
Les derniers événements dans le gouvernorat syrien d’Idlib ont provoqué une véritable hystérie antirusse sur les réseaux sociaux en Turquie, dont les utilisateurs continuent d’envoyer des menaces et des insultes à l’endroit des diplomates russes, a déclaré l’ambassadeur de Russie à Ankara, Alexeï Yerkhov, cité par les médias russes.
«Parmi les dernières, ce sont des messages venus hier soir et ce matin: « Nous érigerons des gratte-ciel à partir de crânes de vos militaires » et « Vous allez payer le prix de chaque goutte de sang que vous avez versée » et ainsi de suite», a raconté le diplomate.
Pour lui, il est inadmissible d’ignorer de tels propos, car ils visent non seulement les diplomates, mais aussi la Russie et tous ses représentants.
«Dans ce genre de questions, une extrême prudence et une extrême délicatesse sont nécessaires, car il est inadmissible de provoquer la méchanceté et la haine, d’attiser l’animosité entre les peuples», a résumé M.Yerkhov.
Sur fond de menaces qu’avait signalées auparavant l’ambassadeur russe, Alexeï Yerkhov, l’attachée de presse de l’ambassade de Russie en Turquie, Irina Kassimova, a annoncé à Sputnik la mise en place de mesures de sécurité supplémentaires pour la mission diplomatique russe, réalisée par les autorités turques. Le ministère turc des Affaires étrangères a fait une déclaration similaire. Le Kremlin a également exprimé la certitude que la Turquie prendrait toutes les mesures qui s’imposaient pour garantir la sécurité des diplomates russes et de tous les Russes sans exception aucune.
La situation dans la zone de désescalade d’Idlib, créée en 2018 par un accord entre Moscou et Ankara, s’est aggravée depuis la mort de 13 soldats turcs dans des bombardements des forces gouvernementales syriennes. Ankara avait de son côté annoncé la «neutralisation» de 76 soldats syriens en représailles.
12 postes d’observation turcs se situent dans le gouvernorat syrien d’Idlib. Depuis début février, d’importants renforts turcs auraient été envoyés autour de ces postes.
Recep Tayyip Erdogan s’est dit déterminé à repousser les forces syriennes au-delà des postes d’observation turcs à Idlib d’ici la fin février et menace de «faire payer le prix fort» à Damas en cas de nouvelles attaques contre ses militaires.