Le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan et le président azerbaïdjanais Ilham Aliev ont échangé des propos hostiles au sujet du conflit non résolu du Haut-Karabagh après avoir tenu de nouvelles discussions samedi à Munich.
Ms Aliev et Pashinyan n’ont donné aucune indication de progrès majeurs vers la résolution du conflit lorsqu’ils ont pris la parole lors d’une table ronde à la Conférence annuelle de Munich sur la sécurité.
« Le Nagorno-Karabakh fait partie de l’Azerbaïdjan, c’est la vérité historique. L’intégrité territoriale est reconnue par le monde entier, et le Haut-Karabagh fait partie intégrante de notre pays », a pretendu Aliev.
« Depuis 25, 30 ans, nous répétons chaque fois la même chose », a répondu Pashinyan. « Et je crains que la communauté internationale soit fatiguée d’entendre la même chose, et je pense que nous devons apporter de nouvelles idées. »
Faisant écho aux déclarations des anciens dirigeants arméniens, M. Pashinyan a redit que le Karabagh n’avait jamais fait partie d’un État azerbaïdjanais indépendant et que sa population à majorité arménienne avait exercé son droit à l’autodétermination lors de l’effondrement de l’Union soviétique. Il a également appelé la communauté internationale à « faire comprendre » à Bakou qu’il ne pouvait y avoir de solution militaire au conflit du Karabagh.
« La communauté internationale doit d’abord et avant tout expliquer que le Haut-Karabagh est l’Azerbaïdjan et, deuxièmement, exercer des pressions sur l’agresseur », a répliqué M. Aliev.
Le débat public modéré par un ancien haut responsable américain de la défense a fait suite à une brève réunion entre les dirigeants arménien et azerbaïdjanais. Aucun détail de ces entretiens n’a été rendu public.
Ms Aliev et Pashinyan se sont rencontrés dans la ville du sud de l’Allemagne deux semaines après que leurs ministres des Affaires étrangères ont conclu deux jours de négociations à Genève, en présence de médiateurs américains, français et russes.
Dans une déclaration commune avec les médiateurs, les ministres ont expliqué que les « discussions intensives » ont porté sur « les prochaines étapes possibles pour préparer les populations à la paix ; les principes et éléments constituant la base d’un futur règlement ; et le calendrier et le programme pour faire avancer le processus de règlement. »
Une porte-parole du ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères a assuré que les pourparlers de Genève étaient « les plus intensifs » depuis des années.