Un soldat ukrainien a été tué et cinq autres blessés dans des combats mardi matin avec les séparatistes prorusses dans l’est de l’Ukraine dans un incident dénoncé de part et d’autre comme une « provocation ».
Le dirigeant de la République de Louhansk, Léonid Pasetchnik, a dénoncé une « provocation sanglante de Kiev », accusant Kiev d’avoir bombardé la république autoproclamée.
« La position agressive de Kiev remet en cause » l’organisation d’un nouveau sommet de paix sur l’Ukraine attendu a priori en avril réunissant M. Zelensky, et les dirigeants russes, français et allemand, a-t-il affirmé selon l’agence officielle séparatiste.
Le chef ukrainien a déclaré à son tour que « les rebelles et les occupants (russes) ont organisé une provocation cynique » dans une « tentative de faire échouer le processus de paix ».
Cette escalade, « une des pires » de ces dernières années selon l’armée ukrainienne, est survenue dans la région de Louhansk, près des villages de Novotochkivka et Krymské et à moins de dix kilomètres d’un des trois secteurs où les belligérants avaient procédé au retrait des forces l’an dernier.
Les Etats-Unis, qui partagent la volonté de Kiev de récupérer les territoites perdus de l’est se disent « profondément préoccupés », en appelant « d’urgence la Russie à maintenir ses engagements de paix ».
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a de son côté fait état de « victimes des deux côtés » assurant n’avoir pas de détails sur les affrontements.
Rappelons que l’Ukraine est en proie depuis presque six ans à une guerre avec des séparatistes prorusses dans les régions de l’est, qui a fait plus de 13 000 morts et environ 1,5 millions de personnes déplacées.
L’intensité des combats a nettement baissé après la signature des accords de paix de Minsk en février 2015, mais des regains de violences réguliers continuent d’alourdir le bilan.
Une certaine détente entre Kiev et Moscou, accusée de soutenir les rebelles, est observée depuis l’arrivée au pouvoir l’an dernier de M. Zelensky, qui a notamment rencontré en décembre Vladimir Poutine lors d’un sommet de paix à Paris. Mais, faute de la volonté de Kiev, la résolution politique du conflit reste quasiment au point mort.