L’opposant au président afghan élu s’est proclamé chef de l’Etat

« Notre équipe a gagné » et « nous annonçons notre gouvernement de rassemblement », a déclaré le candidat malheureux à la présidentielle Abdullah Abdullah, mardi 18 février, peu après la publication des résultats officiels de la Commission électorale indépendante donnant vainqueur le chef de l’État sortant Ashraf Ghani, par 50,64 % des scrutins exprimés.

Le candidat malheureux à la présidentielle Abdullah Abdullah a contesté, mardi 18 février, les résultats officiels de la Commission électorale indépendante (IEC), qui donnent le chef de l’État sortant Ashraf Ghani, vainqueur du scrutin présidentiel de septembre dernier. Il a revendiqué sa propre victoire, annonçant qu’il formait un gouvernement parallèle.

« Notre équipe, en se basant sur des votes biométriques propres, a gagné (…). Les fraudeurs sont la honte de l’histoire et nous annonçons notre gouvernement de rassemblement », a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse à Kaboul. Selon les résultats définitifs de la Commission électorale indépendante, M. Abdullah, chef de l’exécutif, a fini 2e du scrutin, avec 39,52 % des voix.

Le vice-président Abdul Rashid Dostum, un puissant ancien seigneur de guerre et allié d’Abdullah, avait lui aussi menacé de former un gouvernement parallèle si des résultats « frauduleux » étaient annoncés.

Cette présidentielle a été marquée par une participation très faible, avec 1,8 million de votes pris en compte par l’IEC, sur un total de 9,6 millions d’électeurs enregistrés. Près d’un million sur les 2,7 millions de votes recensés à l’origine avaient été écartés pour irrégularités. Tant la population afghane que la communauté internationale craignent une répétition du scénario de 2014, quand Abdullah Abdullah avait contesté les résultats du scrutin, entaché de graves irrégularités, ce qui avait débouché sur une crise constitutionnelle.