La présidente de la région Île-de-France regrette la présence des islamistes présumés sur les listes électorales

Interrogée sur Europe 1, la présidente de la région Île-de-France regrette que des personnes fichées à l’antiterrorisme puissent se présenter aux élections.

À quelques semaines des élections municipales, le sujet du communautarisme occupe les esprits. Emmanuel Macron en a fait la thématique de son déplacement à Mulhouse mardi 18 février, annonçant notamment des mesures contre le « séparatisme islamiste ». Il a aussi annoncé son refus de voir les «  lois de la Turquie » en France. Ce mercredi 19 février, c’est Valérie Pécresse, la présidente de la région Île-de-France, qui a rebondi sur le sujet. Au micro d’Europe 1, elle a notamment affiché ses craintes à l’approche du scrutin et affiché ses doutes quant au diagnostic posé par le chef de l’État.

La fondatrice du mouvement Libres ! tente tout d’abord de redéfinir les contours du problème. Pour elle, il faut interdire les listes communautaires. L’ancienne élue Les Républicains donne ainsi l’exemple d’Abdelaziz Hamida, fiché S et candidat à la mairie de Goussainville. Dans une interview à L’Opinion, il a ainsi déclaré en octobre dernier que sur sa liste il y avait « des Français, des Noirs, des Turcs, des Arabes… » Une sortie médiatique qui avait déjà fait réagir Valérie Pécresse à l’époque. Sur Twitter, elle avait alors répété qu’il n’y a « QUE des Français (ou des Européens) » sur une liste municipale.

Mais, ce mercredi, elle affirme aussi que ces listes constituent avant tout un « problème marginal pour les municipales ». Pour Valérie Pécresse, « le sujet aujourd’hui, c’est l’entrisme des islamistes sur les listes y compris à des places stratégiques sur des listes qui seront estampillées par des partis classiques ». Pour Valérie Pécresse, la solution est donc législative. Au mois de novembre 2019, députés et sénateurs de son mouvement avaient ainsi proposé une loi visant à « rendre inéligibles les candidats radicalisés islamistes aux municipales ». Pour elle, il s’agit d’une anomalie. « Le paradoxe, c’est que l’on peut aujourd’hui être fiché à l’antiterrorisme et être sur une liste municipale, mais si on est policier dans une ville, on n’a pas le droit de se présenter. »

Enfin, Valérie Pécresse livre aussi un regard critique sur les annonces d’Emmanuel Macron. Pour elle, le diagnostic « est incomplet » et les « remèdes qu’il propose sont largement insuffisants ». En effet, « l’Islamisme n’a pas seulement pour objectif le séparatisme, […] il a aussi un objectif de prise du pouvoir : l’islam politique. Et dans cet objectif, […] ils font aussi de l’entrisme, de l’entrisme à tous les étages, du prosélytisme, dans les clubs sportifs, dans les associations, dans les écoles, dans les hôpitaux, sur les listes électorales municipales demain. La vérité, c’est qu’il faut lutter contre tous les aspects de l’islamisme et pas seulement contre une petite partie qui serait le repli communautaire », termine la présidente de région.