L’émissaire de l’ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, a mis en garde mercredi le Conseil de sécurité contre un « péril imminent d’escalade » dans le nord-ouest de la Syrie, après les
récentes déclarations de la Turquie et de la Russie.
« Je ne peux rapporter aucun progrès pour mettre fin aux violences dans le nord-ouest ou relancer le processus politique », a-t-il dit lors d’une réunion mensuelle du Conseil de sécurité sur la Syrie.
En dépit d’échanges intenses, « aucun accord » n’est intervenu entre Moscou et Ankara et, « au contraire », les récentes déclarations « suggèrent un péril imminent d’escalade », a ajouté l’émissaire.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est attiré mercredi une sévère mise en garde de Moscou après avoir menacé de lancer bientôt une offensive militaire en Syrie contre les forces du régime de Bachar al-Assad dans la région d’Idleb (nord-ouest).
En rappelant que quelque 900 000 personnes avaient été déplacées autour d’Idleb depuis le 1er décembre, le secrétaire général adjoint de l’ONU pour les Affaires humanitaires, Mark Lowcock, a précisé de son côté que « plus de 500 000 d’entre elles sont des enfants« . »Les gens fuient dans des conditions atroces », a-t-il dénoncé.
L’ambassadeur russe à l’ONU, Vassily Nebenzia, a déploré que Mark Lowcock ait été appelé à intervenir en dernière minute à une session qui avait pour seul objectif le volet politique du dossier syrien.
Il a demandé aux Occidentaux d’arrêter de « protéger les groupes terroristes« et de »jouer la carte de la souffrance« de la population »dès que des groupes terroristes sont menacés ».
Parmi les autres interventions, l’Allemagne a lancé un appel au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, pour qu’il entre en action afin de faire arrêter le conflit. Le processus dit d’Astana (réunissant Russie, Turquie, Iran) est fini, a souligné Berlin, appuyé sur ce sujet par le Royaume-Uni, l’Estonie ou la Belgique.
Les Etats-Unis ont apporté leur soutien dans le bras de fer actuel à la Turquie, membre de l’Otan et qui assume, a rappelé Washington, un poids considérable en accueillant des millions de réfugiés syriens. La France a appelé de son côté à « un sursaut collectif » pour mettre un terme à ce qui est
qualifié de « plus grande crise humanitaire depuis le début du conflit en Syrie » en 2011.