Twitter a suspendu 70 comptes qui postaient des contenus favorables à Michael Bloomberg, le candidat à l’investiture démocrate qui a engagé des centaines de personnes pour faire sa promotion dans leurs cercles sociaux pendant sa campagne.
« Nous avons pris des mesures contre un groupe de comptes pour avoir enfreint nos règles contre les tentatives de manipulation et de spam sur la plateforme », a indiqué un porte-parole de Twitter. L’information a d’abord été révélée par le Los Angeles Times. Selon Twitter, certains comptes sont désormais interdits tandis que d’autres pourront être réautorisés une fois que les personnes concernées auront prouvé qu’elles contrôlent bien leur compte. L’équipe du milliardaire et ex-maire de New York a confirmé la semaine dernière collaborer sur les réseaux sociaux avec des créateurs de contenus, notamment humoristiques, pour promouvoir une image décontractée. Le Wall Street Journal (WSJ) a en outre révélé mercredi que la campagne du candidat embauche des centaines de personnes en Californie, payées 2 500 dollars par mois, pour poster régulièrement des messages de soutien et envoyer des textos à leurs amis. Mais cette technique, qui brouille les frontières entre publicités politiques et messages de simples militants ou sympathisants, ne passe pas très bien sur les réseaux qui tentent depuis des mois d’encadrer les campagnes électorales sur leurs plateformes et d’empêcher les dérives. Selon Twitter, les comptes suspendus contrevenaient à cette règle du réseau: « Vous ne pouvez pas amplifier ou perturber les conversations de façon artificielle, en utilisant des comptes multiples (…) notamment pour poster des contenus dupliqués ou créer de l’engagement factice ». La presse américaine rapporte que Facebook envisage aussi de réagir aux méthodes de campagne de Michael Bloomberg. Le géant des réseaux sociaux autorise les publicités à caractère politique – contrairement à Twitter – mais il pourrait s’assurer que les personnes payées pour afficher leur soutien soient clairement identifiées comme telle.
D’après le WSJ, les quelques 500 « représentants numériques » déjà engagés doivent travailler entre 20 et 30 heures par semaine. Ils peuvent se servir d’Outvote, une application qui permet d’envoyer des messages pré-rédigés, de poster des contenus sur les réseaux et de renvoyer des données à l’équipe de campagne. Selon le quotidien financier, cet investissement, qui pourrait coûter des millions de dollars, est réalisé à l’approche du Super Tuesday, le 3 mars, où 14 Etats voteront, mais il pourra être étendu au reste du pays. Michael Bloomberg bat déjà les records de dépenses publicitaires dans cette campagne avec plus de 340 millions de dollars dépensés en trois mois.