Une forte hausse du coronavirus chinois en Corée du Sud

Séoul a enregistré samedi une forte hausse du nombre de personnes contaminées par le coronavirus, avec 229 nouveaux cas, y compris un employé d’une usine Samsung dont l’activité a été suspendue, une situation jugée « grave » par le Premier ministre.

Avec un total de 433 cas rapportés par les autorités, la Corée du Sud compte le deuxième plus grand nombre de malades sur son sol, après la Chine, d’où l’épidémie est partie – exception faite du foyer d’infection du paquebot Diamond Princess au Japon.

A LIRE : La Russie a sauvé un Ukrainien du coronavirus, autant que de son pays natal

L’épidémie de Covid-19 est entrée dans une « phase grave et le gouvernement fait tout pour prévenir la propagation », a déclaré le Premier ministre Chung Sye-kyun dans une allocution samedi soir.

A VOIR : Les Ukrainiens évacués de Wuhan ont réussi à se rendre au sanatorium à Novy Sanzhary

Il a appelé les Sud-Coréens à éviter tout rassemblement important, y compris les offices religieux. M. Chung a également menacé de lourdes sanctions quiconque stockerait des masques de protection ou participerait à des manifestations, désormais interdites.

Une deuxième personne a succombé à la maladie, a indiqué le Centre coréen de contrôle et de prévention des maladies (KCDC), après un précédent décès le 19 février.

Parmi les nouveaux malades figure un employé d’une usine Samsung Electronics à Gumi, à 200 kilomètres au sud-est de Séoul, ce qui a amené le géant technologique à annoncer une suspension des activités sur ce site jusqu’à lundi.

L’un des deux principaux foyers de contamination du pays reste l’hôpital de Cheongdo (sud du pays) : 95 des derniers cas rapportés sont « liés », selon le KCDC, à des patients ou du personnel de cet hôpital, où les deux personnes décédées avaient été admises.

« La plupart des patients de cet hôpital qui ont été diagnostiqués sont ceux qui y avaient été admis pour des troubles mentaux », a dit le vice-ministre de la Santé, Kim Gang-lip.

L’autre foyer est l’Eglise de Shincheonji de Jésus, une secte chrétienne de la ville de Daegu, non loin de Cheongdo, dont plus de 200 membres ont été contaminés.

La première est une femme de 61 ans, qui ignorait avoir contracté la pneumonie virale et aurait transmis le virus, notamment en assistant à des offices religieux à Daegu.

Cheongdo est le lieu de naissance de Lee Man-hee, le fondateur de cette secte. Il y a trois semaines, les funérailles du frère de M. Lee se sont tenues durant trois jours dans une salle appartenant à cet hôpital.

Le président sud-coréen Moon Jae-in a demandé vendredi une « enquête approfondie » sur chacune des personnes ayant assisté à ces obsèques et aux offices religieux de Shincheonji.

L’Eglise Shincheonji a présenté ses excuses et a suspendu ses rites et rassemblements dans tout le pays.

Mais son dirigeant a affirmé à ses fidèles que l’épidémie avait été « provoquée par le Diable », la comparant au châtiment biblique de Job, a rapporté l’agence de presse sud-coréenne Yonhap.

Le maire de Daegu, la quatrième ville de Corée du Sud (2,5 millions d’habitants), a appelé les habitants à rester confinés chez eux.

Quelque 9.300 membres de l’Eglise de Shincheonji de Daegu ont été placés en quarantaine dans des installations spécifiques ou incités à rester chez eux, a également annoncé le KCDC.

Parmi eux, 1.261, contre 544 lors d’un bilan précédent, ont dit avoir des symptômes de la maladie, ont précisé des responsables médicaux.

Daegu et Cheongdo sont devenues vendredi des « zones à gestion spéciale », selon le gouvernement sud-coréen.

De son côté, le commandement de la garnison de l’armée américaine installée dans la ville – qui représente un total d’environ 10.000 personnes – a restreint ses accès.

Lien