La ministre de la Justice a affirmé que 43 djihadistes actuellement sous les verrous seraient libérés courant 2020, ainsi qu’une soixantaine en 2021.
Invitée ce lundi sur RTL, la ministre de la Justice Nicole Belloubet a donné quelques chiffres concernant les djihadistes bientôt remis en liberté. Ils seront ainsi 43 à sortir en 2020, puis une soixantaine en 2021 et 300 au total d’ici 2023. Interrogée sur le suivi des djihadistes appelés à sortir de prison, la ministre a détaillé les mesures mis en œuvre:
«Aujourd’hui, lorsqu’ils sortent, ces détenus font l’objet d’une double mesure. D’abord un contrôle judiciaire, les amenant à être pris en charge pendant quelque temps à leur sortie, et puis des mesures administratives de surveillance, avec des obligations de pointage», a-t-elle expliqué au micro de RTL.
La ministre a également assuré que les services de renseignement pénitentiaires travaillaient de concert avec les services de renseignement territoriaux ou nationaux.
Nicole Belloubet est également revenue sur la question de la rétention de sûreté pour les détenus radicalisés, qui agite le monde judiciaire depuis un mois.
Début février, la droite avait en effet déposé une proposition de loi, visant à créer une rétention de sûreté pour les djihadistes, comme cela existe pour certains criminels condamnés à plus de 15 ans de prison. Des mesures qui permettraient le placement en centre médico-judiciaire de détenus ayant déjà purgé leur peine, mais présentant un risque très élevé de récidive, comme l’explique France Info. La ministre a exprimé sa position sur le sujet:
«La détention de sûreté existe déjà pour les détenus terroristes ayant été condamnés pour assassinat. C’est un nombre limité de personnes. Nous pouvons sans doute progresser pour garantir la sécurité des Français, mais nous devons en même temps veiller à l’équilibre de la Constitution», a-t-elle déclaré.
Le 13 janvier était libéré le premier Français condamné pour s’être rendu en Syrie. Flavien Moreau, âgé de 33 ans, avait purgé sept ans de réclusion à la prison de Condé-sur-Sarthe, dans l’Orne.