La présidentielle de 2022 commence à se profiler à l’horizon. Mais l’entourage d’Emmanuel Macron ne semble pas optimiste quant à ses chances d’être réélu. Plus encore, l’enjeu «c’est la qualification au second tour», estime un stratège de l’exécutif dont les propos ont été rapportés par Le Monde.
Face aux multiples conflits sociaux ayant ponctué la première moitié du quinquennat d’Emmanuel Macron, l’approche de la présidentielle de 2022 est appréhendée avec inquiétude. Ainsi, comme le rapporte Le Monde en se référant à des proches du Président, ses conseillers craignent son possible élimination dès le premier tour.
En prenant la parole devant les députés le 11 février, Emmanuel Macron a confié traverser «un moment difficile du quinquennat». Lors de sa rencontre le 18 février avec des jeunes des quartiers sensibles de Mulhouse, il a été interrogé quant à ses projets en 2022.
«Je ne vais pas vous dire ce que je vais faire en 2022, il y a beaucoup de choses qui peuvent arriver d’ici là. Au bon moment il faudra arriver à ces choses-là, si j’y arrive. Pour le moment, il faut continuer à travailler», a-t-il répondu.
Peu avant les municipales, le chef de l’État a confirmé l’émergence de plusieurs opposants:
«Toutes les difficultés sont là. Les oppositions sont plus fortes. La contrepartie du “en même temps”, c’est qu’il y a des oppositions des deux côtés, elles sont en stéréo».
En effet, après le mouvement des Gilets jaunes qui dure depuis décembre 2018, la réforme des retraites continue de perturber les Français. La cote de popularité du Président a ainsi chuté au mois de janvier, selon un sondage de l’Ifop pour Le Journal du Dimanche.
Les stratèges du Président estiment par conséquent que tout peut arriver, dont l’élimination dès le premier tour, toujours selon Le Monde.
«L’enjeu de la prochaine présidentielle, c’est la qualification au second tour», a confié l’un d’eux. «Je ne parierai pas que le match soit Macron-Le Pen. Je ne sens pas cette envie chez les gens.»
Selon un autre proche du Président, pour relever le défi de la réélection il faut «solidifier cet électorat», composé des «deux principaux concurrents identifiés par les macronistes d’ici à 2022: la droite et les écologistes».À ces fins, le chef de l’État compte porter des «textes forts politiquement et de réconciliation », par exemple sur la dépendance ou le handicap:
«Le calme du pays se construira dans la capacité à donner du sens aux résultats», a-t-il estimé.