La chrétienne pakistanaise Asia Bibi, condamnée à mort pour blasphème en 2010 et acquittée huit ans plus tard avant de trouver refuge au Canada, a souhaité obtenir l’asile politique en France et rencontrer Emmanuel Macron. Selon l’Élysée, le Président va la recevoir vendredi 28 février.
Emmanuel Macron va recevoir vendredi 28 février la chrétienne pakistanaise Asia Bibi, condamnée à mort pour blasphème en 2010 et acquittée huit ans plus tard avant de trouver refuge au Canada, qui a de nouveau exprimé le souhait d’obtenir l’asile en France, a indiqué l’Élysée.
«Comme nous l’avons toujours dit, la France est prête à accueillir Mme Asia Bibi et sa famille en France si tel est leur souhait», a affirmé la présidence, en annonçant que la Pakistanaise serait reçue vendredi à l’Élysée.
Actuellement à Paris pour y présenter cette semaine son livre de témoignage Enfin libre!, Asia Bibi a déclaré lundi sur RTL que vivre en France était son «désir».
«Évidemment, j’ai le désir que le Président entende ma demande» d’asile, a-t-elle ajouté, espérant avoir l’occasion de rencontrer Emmanuel Macron et son épouse lors de son séjour à Paris, qui se déroule sous protection en raison des menaces dont elle reste la cible.
«Depuis sa condamnation en 2010 pour délit de blasphème, la France a été mobilisée aux côtés d’Asia Bibi», souligne l’Élysée. «Nous avons plaidé pour son acquittement et agi, avec nos partenaires européens et canadiens, pour sa libération effective».
«La France est le pays où j’ai reçu une nouvelle vie […] Anne-Isabelle est pour moi comme un ange», a expliqué Asia Bibi, en référence à la journaliste française Anne-Isabelle Tollet, avec laquelle elle a écrit son livre autobiographique et espère continuer à travailler.
Asia Bibi doit recevoir le 25 février dans l’après-midi des mains de la maire socialiste de la capitale Anne Hidalgo, le diplôme d’honneur de la Ville de Paris qui lui avait été décerné en 2014. Ce devrait être sa première apparition publique. Elle doit aussi rencontrer des journalistes en fin de semaine, rappelle l’AFP.Ouvrière agricole et mère de famille d’une cinquantaine d’années, Mme Bibi avait été condamnée à mort pour «blasphème» à la suite d’une dispute avec des villageoises musulmanes au sujet d’un verre d’eau.
Le blasphème est un sujet incendiaire au Pakistan, où de simples accusations suffisent parfois à entraîner des lynchages meurtriers. Après avoir passé plus de huit ans dans les couloirs de la mort au Pakistan, jusqu’à son acquittement en octobre 2018, elle vit depuis mai 2019 au Canada.