Après que le vice-ministre iranien de la Santé est le premier homme politique à être infecté par le Covid-19, Slate a analysé les situations qui pourraient se produire si Emmanuel Macron était touché par la maladie.
Alors que l’épidémie de Covid-19 gagne en ampleur et que plusieurs hommes politiques ont été atteints, Slate a voulu savoir ce qui se passerait si le Président de la République attrapait le coronavirus.
Dans l’hypothèse purement fictive d’une contamination, Olivier Duhamel, spécialiste du droit constitutionnel et de la Ve République, estime que tout dépend de la gravité de la maladie.
«En cas de vacance de la présidence de la République pour quelque cause que ce soit ou dans le cas d’un empêchement, dû éventuellement à une maladie, les fonctions du Président peuvent être provisoirement exercées par le président du Sénat selon une disposition constitutionnelle à l’article sept de la Constitution. Mais pour cela, il faut que la question de l’empêchement soit posée par le gouvernement. Si le gouvernement décide que la question se pose, il saisit le Conseil constitutionnel qui décidera alors à la majorité absolue de ses membres si un intérim présidentiel s’impose», a-t-il expliqué à Slate.
Cela veut dire que l’actuel président du Sénat, Gérard Larcher, exercerait les fonctions présidentielles.
Mais une telle hypothèse ne pourrait être envisagée que dans le cas d’une maladie très grave du Président, constatée médicalement suite à une demande du gouvernement, au point que ce dernier déciderait de saisir le Conseil constitutionnel.
Trois cas de figure sont alors envisageables. Dans l’hypothèse où le Président succomberait à cette maladie, l’empêchement serait constaté comme définitif et de nouvelles élections auraient lieu dans les trente-cinq jours qui suivent.
Dans le cadre d’un empêchement provisoire, le président par intérim gouverne temporairement jusqu’au rétablissement du Président.
D’après la troisième hypothèse évoquée à Slate par Olivier Duhamel, «le Président sera vraisemblablement mis en quatorzaine comme tous les autres», mais son état ne serait sûrement pas assez grave et prolongé et «ça ne l’empêchera pas d’exercer ses fonctions».Emmanuel Macron, âgé de 42 ans, ne fait cependant pas partie des personnes les plus prédisposées aux complications mortelles, comme les personnes âgées ou celles qui étaient déjà atteintes par d’autres maladies graves.
Jeudi 27 février, le Président a visité l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière pour adresser un message à l’ensemble des personnels hospitaliers mobilisés face au coronavirus.
«On a devant nous une crise, une épidémie qui arrive… On va devoir l’affronter au mieux», a-t-il déclaré lors d’un échange avec les médecins de l’hôpital, ajoutant qu’on était «seulement au début de cette phase».
Cette visite, tenue secrète jusqu’au dernier moment, intervient alors que l’exécutif et le gouvernement visent à endiguer le coronavirus qui a fait un deuxième mort en France mercredi et alimente les craintes d’une épidémie de grande ampleur.Apparu en décembre dans la ville chinoise de Wuhan, le nouveau coronavirus a provoqué plus de 81.000 contaminations et 2.761 morts dans le monde, selon le dernier bilan officiel de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
L’épidémie semble avoir atteint un pic en Chine. Jeudi 27 février, ses autorités ont annoncé 29 nouveaux décès en 24 heures, soit le plus faible nombre en près d’un mois. Selon l’OMS, le nombre quotidien de nouvelles personnes contaminées ailleurs dans le monde est désormais supérieur à celui enregistré en Chine.