Dans le cadre des travaux en vue d’apporter des amendements à la Constitution russe, un responsable du groupe ad hoc, Andreï Klichas, a accordé des explications au Washington Post, que ce dernier a «écorchées», s’est-il plaint.
Andreï Klichas, coprésident du groupe de travail pour l’examen des amendements à la Constitution de Russie, a vivement critiqué le Washington Post dont les journalistes ont extrait ses paroles du contexte pour monter une provocation.
«J’ai accordé une grande et substantielle interview, espérant qu’elle serait prise intégralement et que les journalistes occidentaux disposeraient d’explications maximales au sujet des activités du groupe de travail», a-t-il expliqué.
Au lieu de cela, de courtes citations ont été purement et simplement tirées de leur contexte, a-t-il indiqué.
Les journalistes du Washington Post ont évoqué de nombreux sujets avec Andreï Klishas et ce dernier a donné des réponses détaillées à leurs préoccupations, mais ses déclarations n’ont pas été reprises dans l’article.
Ainsi, le quotidien a suggéré que l’amendement sur la primauté du droit russe par rapport au droit international avait été proposé pour donner à Moscou la possibilité de faire litière des décisions de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH), précisant que la Cour était saisie par «des milliers d’appels de Russes par an». Le Washington Post a choisi de ne pas citer l’explication détaillée d’Andreï Klishas sur le sujet.
«Nous n’avons aucun problème à remplir nos obligations internationales […], mais nous devons faire face à la situation où la CEDH interprète les conventions européennes [des droits de l’Homme, ndlr] et exige que la Russie remplisse des obligations qu’elle n’a jamais approuvées», a-t-il indiqué.
Le sénateur russe a fourni l’exemple de quand la CEDH a exigé que Moscou donne le droit de vote aux détenus, tout en ignorant le fait que de nombreux pays européens n’accordaient pas de tels droits à leurs prisonniers, ou ont des restrictions de vote encore plus strictes qu’en Russie. Il a en outre rappelé dans son interview qu’une pratique similaire était en vigueur aux États-Unis.
«Nous prévoyons de présenter un amendement règlementant clairement cette question et déclarant que les conventions internationales ne peuvent pas être appliquées si elles contredisent la Constitution russe. Les États-Unis ont des règles similaires», a affirmé Andreï Klichas.
Le journal a publié le 23 février un article qui évoquait une «folle» retranscription de la Loi fondamentale.
Le quotidien a préféré mettre l’accent sur des idées «folles» avancées lors des discussions publiques sur les amendements constitutionnels, comme, par exemple, celle de proclamer Vladimir Poutine «chef suprême» du pays. Se référant à un sondage d’opinion, le journal est même allé jusqu’à affirmer que, pour de nombreux Russes, Poutine prévoyait de profiter du référendum pour rester au pouvoir et étendre celui-ci.Vladimir Poutine a lancé le processus d’élaboration d’amendements à la Constitution du pays lors de son discours au Parlement en janvier 2020, proposant entre autres de supprimer la clause autorisant la candidature à la présidence après deux mandats.