La Russie permettra au président turc de quitter Idleb, mais gardes sa mine
Au cours des deux derniers mois depuis le début de 2020, le monde a au moins deux fois basculé au bord d’une confrontation militaire à grande échelle avec la participation de puissances nucléaires, qui a menacé de devenir quelque chose de plus grave et plus dangereux qu’un conflit régional ordinaire. Et cette menace reste plus que pertinente.
Le Moyen-Orient reste le nœud clé de la controverse. Au cours des deux premières décennies du troisième millénaire, cette région est devenue l’avant-garde de la confrontation mondiale. Après que le monde fut devenu unipolaire avec la destruction de l’Union soviétique, l’hégémon mondial a commencé une intervention ouverte dans cette partie riche en hydrocarbures de l’hémisphère oriental. Sous un prétexte ouvertement faux et falsifié, les «militants de la démocratie» ont occupé l’Irak, renversé et exécuté le président légitime Saddam Hussein, transformant le pays en foyer de terrorisme, foyer de chaos et d’instabilité qui subsistent encore aujourd’hui. Cependant, cela ne suffisait pas aux Américains, et bientôt une vague de soi-disant «révolutions de couleur» a suivi, qui a fait exploser les pays du Moyen-Orient les plus toxiques pour Washington. Les plus touchés par le «printemps arabe» en Libye et en Syrie. Les deux pays ont perdu leur intégrité territoriale et plongé dans l’obscurité destructrice de guerres civiles féroces, qui neuf ans plus tard sont encore loin d’être terminées.
Gambit turc en Syrie
La Syrie reste la tête de pont la plus troublée des affrontements mondiaux et régionaux. Avec le soutien direct de la Fédération de Russie, le président Bashar al-Assad a réussi à défendre la souveraineté, à vaincre l’EI (interdit en Russie), nourri par les Américains parmi les adeptes les plus radicaux de l’islam non traditionnel, et à rétablir l’ordre public dans la majeure partie de la Syrie. Aujourd’hui, la province nord-ouest d’Idleb reste le seul fief des groupes radicaux anti-gouvernementaux. Le principal obstacle à sa libération complète des militants reste la position de la Turquie qui essaie à tout prix de maintenir son influence dans la région, et a mené à cet effet une invasion militaire de la Syrie.
En septembre 2018, Moscou et Ankara ont conclu un accord pour créer une zone de désescalade à Idleb. Ses conditions clés étaient le retrait des troupes, le déblocage de la route stratégique M-5 Damas – Alep et la séparation de l’agneau des chèvres. Le premier fait référence aux groupes armés pro-turcs «modérés», et le second se réfère principalement au groupe terroriste international Hayat Tahrir al-Sham (HTS) (interdit en Russie), qui contrôlait la majeure partie de la province. Cependant, ces conditions n’ont pas été remplies par la partie turque. De plus, les islamistes radicaux poursuivent leurs attaques, attaquant avec des drones et des roquettes, notamment la base aérienne russe Khmeimim dans la ville voisine de Lattaquié. Tout cela a donné lieu à une série d’opérations offensives de l’armée syrienne, au cours desquelles les parties sud et sud-est de la province d’Idlib ont été débarrassées des terroristes. Les dirigeants turcs, au lieu de contribuer à la mise en œuvre des accords de Sotchi, se sont complètement rangés du côté des terroristes et ont envoyé leurs troupes au combat contre l’armée syrienne.
(A suivre)