La réforme des retraites donne aux avocats des idées aussi noires que leurs robes. À Quimper (Finistère), Me Dominique Le Chevanton en a eu une originale : créer un cahier de doléances.
Accompagné d’une robe symbolique, il entame son tour des 164 barreaux de France, ce lundi 2 mars, avant d’atterrir sur le bureau de la garde des Sceaux. Une dizaine de collègues ont épaulé Me Le Chevanton : Mes Laëtitia Debuyser, Agnès Pailloncy, Christine Raoul, Thibault Doublet…
« Nous avons 49 et 3 raisons de continuer à nous opposer à cette réforme » lance avec l’art de la formule Me Vincent Omez, le bâtonnier des 145 avocats quimpérois. Cette opération, nommée « Touche pas à ma robe », a pour but de « créer un relais national au départ de Quimper. Notre robe est notre arme de défense. Elle est mise à mal par la réforme des retraites, et plus largement par les politiques gouvernementales successives », poursuit le bâtonnier.
Premières doléances : le retrait du projet de réforme, l’arrêt du démantèlement du tribunal judiciaire avec la suppression de l’unique juge d’instruction, des sections encadrement et agriculture du Conseil de Prud’hommes et de la spécialisation des juridictions… Ils dénoncent « la privatisation du droit et l’indigence du budget de la justice, la multiplication des comparutions immédiates et sur reconnaissance préalable de culpabilité, les ordonnances et compositions pénales… ». Ils s’inquiètent aussi du projet de réforme de l’aide juridictionnelle et la modification du divorce.