Nouvel épisode dans le feuilleton «Affaire Griveaux»: Alexandra de Taddeo, la jeune femme à qui étaient destinées les vidéos intimes de l’homme politique, possédait une fausse carte de presse, a révélé L’Obs.
L’enquête concernant Alexandra de Taddeo, la compagne de Piotr Pavlenski et la destinataire des vidéos X de Benjamin Griveaux, a surpris une nouvelle fois. En effet, des policiers ont découvert une fausse carte de presse chez cette jeune femme de 29 ans, a révélé le magazine L’Obs mercredi 4 mars.
La carte portait bel et bien son vrai nom, sous le numéro 0743, et la présentait comme une «correspondante» à Radio France internationale. Elle a expliqué à la police judiciaire pourquoi elle avait falsifié un tel document.
«Je suis jalouse de mes amis journalistes qui peuvent rentrer dans les musées gratuitement», aurait-elle justifié, citée par L’Obs. La carte de presse permet en effet à un journaliste professionnel d’accéder gratuitement à certains lieux où il peut puiser de l’information, notamment les musées, mais aussi les salles de presse et les ministères.
Alexandra de Taddeo a confié aux agents qu’elle ne se définissait pas comme une journaliste, mais affirme avoir fait des contributions journalistiques pour la radio Fréquence protestante en 2016 et 2017. De plus, elle devait publier un article sur Julian Assange en mars pour la Revue générale de Droit international public.
Selon l’article L7111-3, la carte professionnelle ne peut être attribuée qu’à un journaliste qui tire l’essentiel de ses ressources (au moins 50%) de cette activité. Elle doit être son occupation principale, régulière (exercée depuis au moins trois mois consécutifs) et rétribuée. Des conditions auxquelles ne répond évidemment pas de Taddeo, étudiante en droit.
Dans le cadre de l’affaire Griveaux, la juge d’instruction parisienne a ordonné une expertise psychologique de la jeune femme, une décision qui intervient après le passage de cette dernière sur M6, dans l’émission «66 minutes» diffusée le 1er mars. Un psychologue devra déterminer si elle présente «des troubles d’ordre psychologique ou des déficiences susceptibles d’influencer son comportement».
Comme son compagnon Piotr Pavlenski, Alexandra de Taddeo a été mise en examen puis placée sous contrôle judiciaire le 18 février pour «atteinte à l’intimité de la vie privée» et «diffusion sans l’accord de la personne d’un enregistrement à caractère sexuel». Il leur est par ailleurs interdit d’entrer en contact.