Les garde-côtes turcs ordonnés à stopper les migrants en mer Egée

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a donné l’ordre aux garde-côtes d’empêcher les migrants de traverser la mer Egée, confirmant une accalmie dans la crise migratoire entre la Turquie et l’Union européenne.

Turkey’s President Recep Tayyip Erdogan speaks during the ground-breaking of Marmara University’s Recep Tayyip Erdogan complex, in Istanbul, Friday, Nov. 29, 2019. Erdogan slammed French President Emmanuel Macron Friday for his comments on NATO and Turkey’s membership. « You should get checked whether you’re brain-dead, » Erdogan called out to Macron.( Presidential Press Service via AP, Pool ) .

« Sur ordre du président (…) aucune autorisation ne sera donnée aux migrants de traverser la mer Egée en raison des dangers que cela comporte », a indiqué le service des garde-côtes sur Twitter.

« L’approche consistant à ne pas intervenir pour empêcher les migrants de quitter la Turquie reste valable, sauf pour ce qui concerne les départs par la mer, en raison des dangers », a-t-il précisé.

Le service des garde-côtes a par ailleurs assuré avoir sauvé jeudi 97 migrants en danger, accusant les Grecs d’avoir « dégonflé leurs trois bateaux et les avoir laissé dériver, à moitié en train de couler ».

Ankara et Athènes échangent continuellement des accusations concernant les migrants, les Turcs dénonçant la brutalité des Grecs à l’encontre des migrants, les Grecs accusant la Turquie de les pousser et même de les aider à passer en Grèce.

Des milliers de migrants tentent de passer la frontière entre la Turquie et la Grèce depuis que le président turc a annoncé le 29 février qu’il cessait de respecter un accord de mars 2016 avec l’Union européenne prévoyant que les migrants restent en Turquie, en échange d’une aide financière européenne à Ankara.

Les autorités grecques ont annoncé jeudi que plus de 1.700 d’entre eux étaient arrivés sur les îles grecques, venant s’ajouter aux 38.000 déjà présents qui surpeuplent les camps de réfugiés dans des conditions de plus en plus précaires.

Cette situation tendue a réveillé en Europe le souvenir de la crise migratoire de 2015.

Pour tenter de sortir de l’impasse, M. Erdogan s’était entretenu au téléphone vendredi avec la chancelière allemande Angela Merkel. Celle-ci avait piloté les négociations ayant abouti à l’accord de 2016.

L’UE a de son côté adressé vendredi un message dissuasif aux migrants: « N’allez pas à la frontière. La frontière n’est pas ouverte », a déclaré le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.