Mohammad Javad Zarif, le ministre iranien des Affaires étrangères, a accusé Donald Trump d’avoir délibérément renforcé les sanctions américaines contre l’Iran pour entraver la lutte contre le coronavirus, évoquant un «terrorisme médical».
L’Iran est l’un des pays les plus touchés par le nouveau coronavirus: près de 6.000 cas étaient recensés samedi 7 mars et le bilan s’élevait à 145 morts, ce qui en fait le troisième pays derrière la Chine et l’Italie en nombre de victimes de l’épidémie. Pour le ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif, le pays est en difficulté dans sa lutte contre cette maladie à cause des sanctions américaines.
.@realDonaldTrump is maliciously tightening US' illegal sanctions with aim of draining Iran's resources needed in the fight against #COVID19—while our citizens are dying from it.
The world can no longer be silent as US #EconomicTerrorism is supplanted by its #MedicalTerrorism.
— Javad Zarif (@JZarif) March 7, 2020
«Donald Trump resserre malicieusement les sanctions illégales américaines dans le but d’assécher les ressources nécessaires à l’Iran dans la lutte contre le Covid-19, alors que nos citoyens en meurent», a-t-il écrit samedi.
«Le monde ne peut plus se taire car le terrorisme économique des États-Unis est supplanté par son terrorisme médical», a-t-il ajouté.
Des propos qui font écho à ceux du porte-parole de son ministère, Abbas Mousavi, qui avait affirmé quelques jours plus tôt que «depuis l’épidémie du virus en Iran, nous avons constaté une campagne de propagande anti-Iran menée par les États-Unis et nous savons que les Américains ont pris des mesures pour plomber le moral de la nation iranienne».
Téhéran a officiellement demandé de l’aide auprès de Moscou pour combattre l’épidémie, mais a refusé l’aide proposée par Washington, déclarant que la république islamique «n’en avait pas besoin». Le 28 février, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a exprimé son «inquiétude» concernant la propagation du coronavirus en Iran et «le risque de santé publique encouru par les Iraniens et leurs voisins».
La veille, le ministre avait appris que son propre conseiller, Hossein Sheikholeslam, avait succombé au coronavirus. Samedi, c’est une autre députée iranienne, Fatemeh Rahbar, élue en février, qui en est décédée. Le 2 mars, l’agence de presse Tasnim avait confirmé la mort d’un conseiller du guide suprême iranien. Au total, huit personnalités politiques iraniennes comptent parmi les victimes du Covid-19.
D’autres hauts responsables iraniens, comme la vice-présidente en charge des Femmes et des Affaires familiales, le chef de la commission de la sécurité nationale et plusieurs députés ont été testés positifs au coronavirus. «16.000 cas suspects sont actuellement hospitalisés», a indiqué le porte-parole du ministère de la Santé Kianouche Jahanpour après avoir annoncé le nouveau bilan.
Le 19 mars, la population fêtera le Nouvel An persan, après lequel débuteront des vacances qui dureront jusqu’au 3 avril. De nombreux déplacements en vue de retrouvailles familiales sont à prévoir dans le pays, ce qui pourrait bien favoriser encore davantage la propagation du virus.
Le gouvernement iranien n’a pourtant pas encore déployé de vastes mesures de quarantaine, alors que toutes ses provinces sont touchées, en particulier celles de Téhéran et de Mazandaran, à haute fréquentation touristique.