Le Liban annonce le premier défaut de paiement de son histoire

Le Premier ministre libanais Hassan Diab a annoncé samedi que le Liban ne paierait pas une dette arrivant à échéance dans deux jours, premier défaut de paiement de l’histoire du pays secoué par une profonde crise économique.

« Nos réserves en devises ont atteint un niveau inquiétant (…) poussant le gouvernement libanais à suspendre (le paiement d’une dette arrivant) à échéance le 9 mars », a déclaré M. Diab dans un discours à la nation, ajoutant que l’Etat allait « restructurer sa dette conformément à l’intérêt national ».

Réuni samedi au palais présidentiel, le gouvernement doit trancher sur le remboursement de cette dette après des semaines de tractations, tandis que se poursuit depuis près de cinq mois un mouvement de contestation inédit contre une classe politique jugée incompétente et corrompue.

Le 9 mars, l’Etat doit en théorie rembourser 1,2 milliard d’Eurobonds – des bons du Trésor émis en dollar par l’Etat, dont une partie est détenue par les banques et la Banque centrale – mais pourrait déclarer ne pas être en mesure d’honorer son engagement.

A l’issue d’une réunion au palais présidentiel, le chef de l’Etat, le Premier ministre, le chef du Parlement, le ministre des Finances et le gouverneur de la Banque centrale ont laissé entendre que l’Etat ne rembourserait pas.

Le Liban croule sous une dette de 92 milliards de dollars, soit environ 170 % de son produit intérieur brut (PIB), selon l’agence internationale Standard and Poor’s (S&P), l’un des ratios les plus élevés au monde.