Les femmes continuent de souffrir de sexisme en politique et « tout est fait pour que nous culpabilisions », a affirmé la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse dans une interview au Parisien de dimanche, journée internationale des droits des femme.
« On nous attaque d’abord sur notre compétence, avec l’idée que la femme n’est pas au niveau. Puis c’est notre physique, nos vêtements, notre famille » avec des questions comme « Qui s’occupe de vos enfants? », a déploré Mme Pécresse pour qui « derrière, il y a le mythe de la mauvaise mère ».
La présidente du mouvement Libres!, qui avait déjà dénoncé dans un ouvrage paru l’an dernier le sexisme en politique, a évoqué les attaques qui l’ont elle-même visée.
Selon elle, les femmes en politique sont « condamnées à avoir une autorité naturelle », et « c’est un leadership beaucoup plus compliqué » car « si un homme crie, c’est qu’il a du caractère (…), que c’est un chef. Une femme qui s’emporte, elle perd ses nerfs, ne tient pas la pression, c’est une hystérique ».
Plaidant pour une « solidarité absolue des femmes entre elles » et « leur arrivée à certains postes de pouvoir, qui leur permettront d’influencer l’organisation du travail », Mme Pécresse a distillé quelques conseils aux débutantes en politique, notamment de ne « surtout pas se soucier du regard des autres ».
« L’erreur fatale des jeunes femmes qui se lancent en politique, c’est qu’elles lisent ce qui est écrit sur elle », a-t-elle ajouté, alors que les réseaux sociaux « sont faits pour déstabiliser, démoraliser ».
« Quand on tapait mon nom sur internet à mes débuts, la première chose qui tombait, c’est +Pécresse nue+ avec des montages ignobles », a-t-elle raconté.
Elle les a aussi invitées à « maîtriser leur voix, ne pas la forcer » quand « les hommes aiment couvrir les voix des femmes ». « C’est un bizutage très dur car on a l’impression que personne ne vous écoute », mais il faut plutôt selon elle « baisser de ton, voire chuchoter, quand les types hurlent ».