L’avocat Juan Branco, qui a annoncé jeudi reprendre la défense de Piotr Pavlenski dans l’affaire Griveaux, « s’expose à l’éventualité de poursuites disciplinaires », a averti lundi le barreau de Paris dans un communiqué.
« Nous prenons acte de cette décision en précisant que tout avocat qui ne respecte pas un avis déontologique s’expose à l’éventualité de poursuites disciplinaires », a indiqué le barreau. « Cette nouvelle circonstance est portée à la connaissance des enquêteurs déontologiques déjà saisis du comportement de Monsieur Branco dans cette affaire », a-t-il ajouté. « Je compte d’évidence respecter l’avis déontologique que m’a transmis le bâtonnier, qui concluait à l’absence de conflit d’intérêt, seule raison pouvant amener à désaisir un avocat », a réagi Me Branco auprès de l’AFP. Lors de la garde à vue de Piotr Pavlenski, au coeur d’un scandale sur des vidéos à caractère sexuel ayant poussé Benjamin Griveaux à renoncer à la mairie de Paris, l’avocat avait dénoncé une atteinte aux droits de la défense, affirmant que le parquet s’opposait à sa désignation comme conseil de l’activiste russe. Le 19 février, au lendemain de la mise en examen de ce dernier, le bâtonnier de Paris, Olivier Cousi, avait demandé à Juan Branco de renoncer à le défendre, ce qu’il avait accepté. Dans un communiqué, le barreau de Paris indiquait alors qu’il n’avait « pas été relevé de conflit d’intérêts avéré (…) pouvant être opposé à M. Juan Branco » mais que son « absence de distance » vis-à-vis des actions de son client et que « son absence de prudence lors de déclarations dans les médias l’exposaient à un risque de manquement aux principes essentiels, notamment d’indépendance et de prudence ». Mais jeudi, Piotr Pavlenski a annoncé que Juan Branco reprenait sa défense, au côté de Me Yassine Bouzrou. « Après avoir consulté l’avis du bâtonnier qui concluait à l’absence de conflit d’intérêt, seule raison qui doivent amener au déport et au dessaisissement d’un avocat (…) j’ai décidé d’accepter cette désignation et de le confirmer auprès de la juge d’instruction ainsi que de mon bâtonnier », avait expliqué Me Branco à des journalistes.