L’Union européenne doit trouver des fonds pour assurer une circulation plus rapide des forces armées à travers le continent, ont déclaré mardi les ministres de la Défense de quatre pays d’Europe centrale et orientale, au moment où l’UE s’apprête à un nouveau tour de négociations budgétaires difficiles.
La Lettonie, la Lituanie, la Pologne et la Roumanie, toutes membres de l’UE et de l’Otan, ont estimé que Bruxelles risquait de saper des ambitions européennes en réduisant le financement du programme de « mobilité militaire », dont les mesures permettant de déplacer rapidement les troupes et les équipements en cas de conflit avec la Russie. Le dernier « document technique » de la Commission européenne sur le budget 2021-27, vu par l’AFP, proposait un financement zéro pour le programme de mobilité militaire. « L’ambition de l’UE de devenir un acteur plus fort pour pouvoir faire face aux risques pour la sécurité les plus imminents sera sérieusement compromise si la mobilité militaire est laissée sans financements adéquats dès le départ », ont insisté les ministres dans une lettre commune. Ils ont exhorté la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et d’autres hauts responsables de l’UE, à « respecter les engagements » concernant ce programme qui, selon eux, est une « initiative phare pour la coopération Otan-UE ». En 2018, la Commission européenne avait établi un plan d’amélioration des infrastructures et de suppression des obstacles juridiques afin de permettre un mouvement plus rapide des troupes et des véhicules militaires à travers le continent, une question de sécurité vitale pour les pays situés sur le flanc oriental de l’UE et de l’Otan. Le portefeuille européen de la défense a été l’une des principales victimes du dernier projet de Bruxelles présenté lors du sommet de l’UE de février, dans le contexte de l’impasse dans laquelle se trouve le nouveau budget septennal. Si un conflit de grande ampleur entre la Russie et l’Otan est considéré comme très improbable, certains experts avertissent que l’activité militaire accrue dans la région augmentait le risque d’accidents involontaires. En cas de conflit, la capacité de la Russie de lancer une attaque avec un préavis de 24 à 48 heures et son système de prise de décisions centralisé pourraient lui donner un « avantage militaire sur ses voisins » à court terme, a averti le mois dernier l’agence de renseignement lituanienne.