L’inaction des Nations unies après le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi soulève des questions sur la crédibilité de l’organisation, a estimé sa fiancée.
Il est grand temps que l’ONU et la communauté internationale agissent contre les responsables de ce meurtre, a affirmé Hatice Cengiz, lors d’une conférence de presse cette semaine à Genève.
La Rapporteuse spéciale de l’ONU sur les exécutions extrajudiciaires, Agnès Callamard, de passage aussi à Genève, a également jugé « décevante » la réponse du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres.
Fin juin 2019, l’experte française avait affirmé avoir rassemblé suffisamment de « preuves crédibles » pour justifier l’ouverture d’une enquête internationale sur l’assassinat de Jamal Khashoggi le 2 octobre 2018 au consulat d’Arabie saoudite d’Istanbul et demandé au chef de l’ONU de la déclencher.
Le porte-parole de M. Guterres avait répondu que le secrétaire général n’en avait pas le pouvoir et qu’il fallait qu’au moins un Etat membre de l’ONU en fasse la demande.
« Il est décevant que le secrétaire général n’ait pas fait ou pas dit grand chose sur cet assassinat », a affirmé Mme Callamard, accusant l’ONU d’être « beaucoup trop politisée pour mener une véritable enquête sur un assassinat ciblé ».
Critique du régime saoudien après en avoir été proche, le journaliste a été étranglé et son corps découpé par une équipe de 15 hommes venus de Ryad, selon les responsables turcs.
Cette opération a terni l’image du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, soupçonné par certains d’être le commanditaire du meurtre.
DOSSIER : Affaire Jamal Khashoggi