Le 12 mars, jour de son allocution à propos des mesures contre le coronavirus, Emmanuel Macron envisageait de reporter les élections municipales. Mais des discussions avec le président du Sénat, Gérard Larcher, et celui du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius, l’auraient fait changer d’avis.
Le maintien des élections municipales ce dimanche a fait l’objet d’une longue hésitation de la part de l’exécutif. Jeudi 12 mars, en préparation de son allocution télévisée, Emmanuel Macron avait l’intention de les reporter et en avait même fait part à ses conseillers scientifiques. Mais après avoir consulté Gérard Larcher et Laurent Fabius, respectivement présidents du Sénat et du Conseil constitutionnel, il a changé d’avis au dernier moment, affirme le journal Les Échos.
D’abord favorable au maintien des élections, le Président a commencé à hésiter suite à l’avis de ses conseillers. Il paraissait en effet insensé d’annoncer la fermeture des écoles tout en conservant la tenue des municipales, a fortiori car elles engendrent le déplacement de personnes âgées, plus fragiles face au coronavirus, souligne le quotidien.
Dans l’après-midi, il a alors été envisagé de faire usage de l’article 16 de la Constitution pour permettre au chef de l’État d’annoncer le décalage des élections d’une semaine, une décision qui nécessite normalement une loi. Tel était le plan, jusqu’à ce qu’il ne consulte les présidents de l’Assemblée nationale, du Sénat et du Conseil constitutionnel.
Du côté de la chambre haute, Gérard Larcher a fermement exprimé son opposition quant au report du scrutin. Il en a été de même pour Laurent Fabius, ainsi que pour une partie de la droite. Moins de deux heures avant sa prise de parole, Emmanuel Macron a donc changé une nouvelle fois d’avis. Il a finalement annoncé que le premier tour des élections municipales aurait bien lieu dimanche 15 mars.
Lors de son discours, le Président a néanmoins précisé que des consignes allaient être données pour que les aînés n’aient pas à rester trop longtemps dans la file d’attente et que les distances de sécurité soient respectées. Il a aussi appelé les Français à adopter des «mesures barrières».
Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a quant à lui confirmé que le déroulement du scrutin ne présentait «pas de risques sanitaires particuliers». Les bureaux de vote devront être équipés de gels hydroalcooliques, de points d’eau, et aménagés selon les flux des électeurs, comme l’indique une circulaire envoyée cette semaine aux préfets.