Les médecins français affichent une inquiétude grandissante face au coronavirus

Les médecins français affichent une inquiétude grandissante face au coronavirus et reconnaissent s’être trompés en le comparant à une grippe. Ils affirment désormais qu’il faut se préparer au pire, selon Le Parisien.

Face au nombre de malades qui bondit, les médecins ont changé de ton et donnent libre cours à leur inquiétude, reconnaissant que comparer le coronavirus à une grippe était une erreur, relate Le Parisien.

«C’est bien plus grave», a confié au journal Gilles Pialoux, chef du service infectiologie de l’hôpital Tenon de Paris.

La réalité est telle qu’il s’agit d’un virus plus contagieux et mortel que la grippe. Si le taux de mortalité pour cette dernière est de 0,1%, celle pour le coronavirus est de 2% à 3%.

«Bien sûr, ce n’est pas Ebola. Mais les Chinois ont montré qu’un patient peut aller bien et d’un coup, la deuxième semaine, au 8e ou 10e jour, il se retrouve en réanimation», a expliqué le docteur.

Une autre inquiétude tient au fait que désormais les personnes admises en réanimation ne sont plus uniquement fragiles et âgées. Souvent, ce sont des jeunes de 30 ou 40 ans sans pathologie.

Une infirmière a confirmé au Parisien qu’il y en avait sans antécédents médicaux dans un état gravissime.

«Pourquoi certaines tirent la mauvaise carte de la forme grave, ça on ne sait pas», a signalé Gilles Pialoux.

Jean-Michel Constantin, secrétaire général adjoint de la Société française d’anesthésie et de réanimation, explique cela au Parisien par le fait «que la contamination est telle qu’on finit par avoir également des formes critiques chez des jeunes». Selon lui, le virus n’est pas en train de muter, mais il se répand vite.

Il a, par contre, rassuré sur la capacité à prendre en charge tous les malades: «On a de la marge. On n’est pas pris de cours».Pourtant, les patients doivent rester en moyenne 20 jours en réanimation sous ventilation artificielle, ce qui ne permet pas à d’autres malades d’y accéder.

«C’est la mauvaise nouvelle dans la mauvaise nouvelle. Soyons clairs, il faut se préparer au pire», a estimé M. Pialoux

Le journal constate en conclusion que 80% des malades sont sauvés et qu’ils n’auront pas des séquelles pulmonaires.

«Mais ils seront épuisés pendant six mois. Et ils devront passer par une phase de rééducation à cause d’une atteinte neuromusculaire», a résumé Jean-Michel Constantin.

En ce qui concerne les mesures d’urgence à prendre, Éric Caumes, le chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital de la Pitié Salpêtrière, a été péremptoire: «Il faut confiner».

Et d’ajouter: «On a toujours un train de retard. Arrêtons de courir après l’épidémie.»