Emmanuel Macron a pris lundi une mesure inédite dans l’histoire récente de la France en annonçant lundi une restriction sévère des déplacements de la population, parce que le pays « est en guerre » contre la pandémie du coronavirus.
Le chef de l’Etat a aussi annoncé le report du second tour des élections municipales, et la suspension de toutes les réformes dont celle des retraites, aussi emblématique que contestée.
« Jamais la France n’avait eu à prendre de telles décisions par temps de paix », a lancé le président dans sa seconde allocution solennelle en cinq jours, soulignant que « nul ne peut savoir » combien de temps va durer l’épidémie.
Les « déplacements seront fortement réduits pour 15 jours au moins » à partir de mardi midi pour « limiter au maximum les contacts » et lutter contre l’expansion du coronavirus, a expliqué Emmanuel Macron.
Il ne sera ainsi plus possible de « retrouver ses amis ou aller au parc », et « seuls doivent demeurer les transports absolument nécessaires », « pour se soigner », faire ses courses ou encore « aller au travail quand le travail à distance n’est pas possible », a détaillé le chef de l’Etat. « Toute infraction à ces règles sera sanctionnée », a-t-il averti.
Avec ce confinement – un terme évité par le président Macron – partiel, la France prend exemple sur l’Italie et l’Espagne, les deux pays européens les plus touchés par la pandémie, où la mesure a été jusquà présent bien accepté par la population.
Il a aussi appelé les Français contraints de rester chez eux à être solidaires entre voisins, à appeler leurs proches et à « inventer de nouvelles solidarités » et de retrouver « le sens de l’essentiel », par exemple pour lire des livres.
Emmanuel Macron a également annoncé le report du second tour des élections municipales, une décision qui « a fait l’objet d’un accord unanime ». Il n’a cependant pas confirmé la date du 21 juin, évoquée par plusieurs responsables politiques dans l’après-midi.
Parmi les autres décisions annoncées au cours de cette allocution de 20 minutes, figure la suspension de « toutes les réformes en cours », à commencer par celle des retraites, et des mesures de soutien à l’économie.
« Je vous demande d’être responsables tous ensemble et de ne céder à aucune panique », a-t-il ajouté. « La France vit un moment très difficile » et « il faudra nous adapter » mais « nous gagnerons », a-t-il lancé.
La mesure de confinement limité intervient après une série d’autres décisions de plus en plus contraignantes prises ces derniers jours mais qui ont été jugées insuffisantes pour faire face à l’aggravation de la pandémie.
Le week-end a ainsi été marqué par l’annonce de la fermeture des lieux publics « non-essentiels », comme les restaurants, les bars et les commerces non-alimentaires. Elle s’ajoutait à celle des crèches, des écoles et des universités, annoncée jeudi par Emmanuel Macron au cours d’une première allocution télévisée.
Mais ces mesures n’ont pas empêché de nombreux Français à profiter du beau temps en se rendant dans les parcs, ce qui a déclenché une volée de critiques sur « l’incivisme » en pleine épidémie.