Un ancien enquêteur en chef recherché en Arménie dans le cadre d’une enquête sur la répression de 2008 contre l’opposition a été arrêté en Russie, selon le conseiller du procureur général arménien.
Gor Abrahamian a déclaré dimanche que les informations sur Vahagn Harutiunian avaient été rapportées à la police arménienne par leurs collègues russes.
Le responsable a ajouté que l’Arménie entamerait prochainement un processus d’extradition de Harutiunian. Aucun autre détail n’est encore signalé.
Harutiunian a démissionné de son poste de chef adjoint du Service spécial d’enquête (SIS) d’Arménie et est parti pour la Russie, apparemment pour un traitement médical, en juillet 2018, trois mois après la « Révolution de velours » en Arménie.
Il a d’abord été accusé d’avoir falsifié des preuves factuelles pour dissimuler l’implication présumée de l’armée arménienne dans les violences postélectorales. Plus tard, le SIS l’a également inculpé de deux chefs d’accusation d’abus de pouvoir résultant également de la longue enquête sur les troubles de 2008.
Harutiunian rejette toutes les accusations portées contre lui comme étant sans fondement et illégales.
Huit manifestants et deux policiers sont morts à Erevan les 1er et 2 mars 2008, alors que les forces de sécurité ont dispersé les manifestations de l’opposition contre la fraude présumée lors de l’élection présidentielle de février 2008.
Les anciennes autorités arméniennes ont accusé l’opposition d’avoir organisé les « troubles de masse » dans le but de prendre le pouvoir. Ils ont emprisonné des dizaines de personnalités de l’opposition, dont l’actuel Premier ministre du pays, Nikol Pashinyan, pour des charges correspondantes.
Le SIS a radicalement changé la version officielle des événements peu de temps après la révolution de 2018 qui a porté Pachinian au pouvoir. Il a accusé l’ancien président Robert Kocharian et trois généraux de l’armée à la retraite d’avoir utilisé illégalement les forces armées arméniennes contre les manifestants. Kocharian a été arrêté. Les quatre hommes, dont le procès a commencé l’année dernière, démentent les accusations.