Après que des détenus des prisons de Grasse et de Perpignan se sont révoltés contre la suspension des visites au parloir suite aux annonces de confinement du gouvernement, la ministre de la Justice a expliqué à 20 minutes qu’il s’agissait de mesures temporaires qui seraient compensées par la téléphonie.
Nicole Belloubet appelle dans un entretien à 20 minutes tous les détenus à la responsabilité après les deux mutineries des prisons de Grasse et de Perpignan. La cause: la suspension des visites au parloir suite aux annonces de confinement du gouvernement.
Elle explique par ailleurs qu’il faut donner des explications extrêmement claires aux détenus et aux personnels sur la situation actuelle pour éviter ce genre de mouvement.
«Il faut faire preuve de pédagogie, avoir les bonnes explications, indiquer que ces mesures sont temporaires. J’en appelle à la responsabilité des détenus. Il faut que chacun comprenne que la priorité est de gérer l’épidémie», poursuit-elle.
Pour éviter le scenario italien lors duquel 10 détenus ont perdu la vie dans des mutineries, la garde des Sceaux a promis de mettre en place des moyens téléphoniques pour maintenir les liens familiaux.
«Vous savez que nous sommes en train d’équiper les cellules de téléphones fixes. À l’heure actuelle, environ 70 établissements [sur 186, ndlr] sont déjà équipés. Nous allons donc compenser la suspension des parloirs grâce à la téléphonie», a-t-elle indiqué.
Selon elles, les promenades seront également «maintenues par petits groupes car elles sont très importantes». Les livres seraient distribués en cellule, car les bibliothèques sont généralement de petits espaces confinés.
En outre, la ministre de la Justice a annoncé la distribution de 100.000 masques dans les prisons.
«Ils seront d’abord livrés aux personnels qui ont été en contact avec des détenus positifs au Covid-19 ou qui sont susceptibles de l’être, et déployés partout via les directions interrégionales», a-t-elle expliqué.
Pour l’heure, un seul prisonnier français, à Fresnes (Val-de-Marne), est décédé après avoir été diagnostiqué positif au coronavirus. Cependant, le Covid-19 a également touché deux infirmières et la directrice des ressources humaines de l’établissement pénitentiaire considéré comme l’un des plus surpeuplés et vétustes de France.
Entre 50 et 100 détenus de la prison de Grasse ont protesté mardi 17 mars contre l’arrêt des parloirs. Ils ont cassé des portes d’accès à des zones intermédiaires d’où ils ont jeté des projectiles sur des surveillants, avant que ces derniers ne réussissent à restaurer le calme.Enfin, une centaine de détenus en promenade dans la cour de la prison de Perpignan ont refusé de regagner leurs cellules mardi 17 mars. Ils voulaient également montrer leur mécontentement envers l’annulation des parloirs.