La lutte contre le nouveau coronavirus constitue « le plus grand défi » qu’ait connu l’Allemagne depuis la Deuxième guerre mondiale, a estimé mercredi Angela Merkel.
La lutte contre le nouveau coronavirus constitue « le plus grand défi » qu’ait connu l’Allemagne depuis la Deuxième guerre mondiale, a estimé mercredi Angela Merkel. « Depuis la Réunification allemande, non, depuis la Deuxième Guerre mondiale, il n’y a pas eu de défi pour notre pays qui dépende autant de notre solidarité commune », a déclaré la chancelière dans un discours à la Nation retransmis à la télévision.
Signe de l’importance symbolique de l’intervention, il s’agit pour Mme Merkel, peu friande des grandes envolées aux accents dramatiques, d’une première sous ce format depuis son arrivée au pouvoir en 2005, au-delà des voeux télévisés traditionnels de fin d’année.
Même au cours de la crise de l’euro ou de la crise financière de 2008 et 2009, la chancelière n’était pas allée s’exprimer devant les caméras pour un discours solennel à la Nation. « Je crois fermement que nous réussirons dans cette tâche si tous les citoyens la considèrent vraiment comme leur tâche », a martelé Mme Merkel.
Un appel destiné à sa population au moment où certains Allemands, les jeunes surtout, prennent des libertés avec les consignes officielles visant à réduire au strict minimum les contacts sociaux face à la propagation de l’épidémie.
La chancelière a rappelé les mesures imposées en Allemagne et en Europe, où la libre-circulation est interrompue pour endiguer la pandémie. « Pour quelqu’un comme moi pour qui la liberté de voyager et de circulation a été un droit durement acquis, de telles restrictions ne peuvent être justifiées que par une nécessité absolue », a expliqué Mme Merkel, qui a grandi dans l’ancienne Allemagne de l’Est communiste. « Dans une démocratie, elles ne devraient jamais être décidées à la légère et seulement de façon provisoire. Mais elles sont en ce moment indispensables pour sauver des vies », a fait valoir la dirigeante.
L’Allemagne a notamment mis en place des contrôles très stricts à ses frontières terrestre avec la France, l’Autriche, le Luxembourg, le Danemark et la Suisse, n’autorisant que le passage des poids lourds pour l’approvisionnement et des travailleurs transfrontaliers. Le ministère de l’Intérieur a annoncé mercredi soir étendre ces restrictions, avec effet immédiat, au trafic aérien et maritime. Ceux qui doivent « voyager pour des raisons d’urgence ou les travailleurs transfrontaliers » devront montrer un document justifiant leur entrée dans le pays, a prévenu le ministère dans un communiqué.