Pandémie : Le nombre de décès en Allemagne reste relativement faible

Avec plus de 16.600 cas répertoriés le 21 mars, le nombre de décès en Allemagne, 47, reste relativement faible par rapport à d’autre pays. Comment expliquer cela? Le Financial Times évoque «une anomalie du coronavirus».

Il y a des milliers de malades en Allemagne mais le taux de mortalité reste extrêmement bas, contrairement à l’Italie et l’Espagne. Interrogés par le Financial Times, des experts ont essayé de fournir une explication.

Les spécialistes estiment notamment que l’anomalie peut être liée au fait que l’épidémie en est à un stade relativement précoce en Allemagne et que l’âge des personnes infectées est moins élevé que dans d’autres pays.

«Nous sommes encore à un stade relativement précoce de l’épidémie en Allemagne. L’écrasante proportion de patients a été infectée au cours de la dernière semaine ou des deux dernières, et nous verrons probablement des cas plus graves à l’avenir ainsi qu’un changement du taux de mortalité», a estimé Hans-Georg Kräusslich, professeur de médecine et chef du service virologie à l’hôpital universitaire de Heidelberg.

Un autre facteur tient au grand nombre de tests effectués. Ainsi, selon Lothar Wieler, qui dirige l’Institut Robert Koch, les laboratoires allemands effectuent environ 160.000 tests chaque semaine. C’est plus que tout autre pays d’Europe.L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a commenté cette «anomalie» allemande sans toutefois fournir d’explication précise.

«C’est difficile à démêler (…) Nous n’avons pas de vraie réponse et c’est probablement une combinaison de différents facteurs», a indiqué Richard Pebody, responsable à l’OMS.

L’une des hypothèses avancées par des spécialistes auxquels se réfère l’AFP est qu’avec 25.000 lits de soins intensifs avec assistance respiratoire, l’Allemagne est particulièrement bien équipée comparée à ses voisins européens. La France en a environ 7.000 et l’Italie autour de 5.000. Berlin a d’ailleurs annoncé le 18 mars vouloir doubler ce nombre dans les semaines à venir.

Les patients peuvent jusqu’à présent être rapidement suivis et le pays ne redoute pas, dans l’immédiat, que ses hôpitaux soient saturés, comme c’est par exemple le cas en Italie ou dans l’est de la France.Le nombre de personnes infectées par le coronavirus est passé à plus de 255.000 dans le monde. Avec plus de 16.600 cas, l’Allemagne fait partie des pays les plus touchés après la Chine, l’Italie, l’Iran et l’Espagne.

À ce jour, plus de 4.000 personnes sont décédées en Italie. L’Espagne a dépassé la barre des 1.000 morts et se prépare au pire avec près de 20.000 cas. En France, 450 décès ont été signalés sur un total de 12.612 personnes infectées.