C’est un coup de fil d’Emmanuel Macron qui a poussé Boris Johnson à ordonner la fermeture des écoles, pubs, restaurants et tous lieux de divertissement et de sport, selon Libération. Mais Downing Street affirme que la décision à été prise sur la base de recommandations scientifiques.
Vendredi 20 mars, Boris Johnson a annoncé la fermeture des écoles, pubs, restaurants, cinémas, salles de sport et autres lieux non indispensables. D’après le journal Libération, c’est Emmanuel Macron en personne qui a menacé le Premier ministre britannique de fermer les frontières entre les deux pays s’il ne prenait pas des mesures à la hauteur de la gravité de l’épidémie de Covid-19.
«On a dû clairement le menacer pour qu’il bouge enfin», a indiqué une source à l’Élysée au quotidien français. Le Président aurait prévenu Boris Johnson que si davantage de mesures n’étaient pas prises, la frontière serait fermée entre les deux pays, ce qui aurait fait plier ce dernier.
Un porte-parole de Downing Street a démenti cette information, affirmant que ces mesures ont été prises sur la base d’avis scientifiques et d’un plan du gouvernement établi bien avant le coup de fil d’Emmanuel Macron.
Bien qu’ayant quitté l’Union européenne le 31 janvier, le Royaume-Uni fait toujours partie du marché intérieur européen, et ce jusqu’au 31 décembre 2020. La fermeture des frontières extérieures de l’UE, décidée le 17 mars, ne le concernait donc pas. Néanmoins, à l’instar de la France, d’autres pays du continent auraient également fermé leurs frontières, ce qui aurait dangereusement isolé les Britanniques.
En effet, Boris Johnson voulait à tout prix éviter que le flux de marchandises depuis l’Europe soit interrompu, ce qui aurait largement ralenti l’approvisionnement du pays. Cette mesure aurait également impacté de nombreux travailleurs frontaliers. Il s’agissait aussi de régler la question de l’Irlande, qui menaçait de fermer sa frontière avec l’Irlande du Nord.
Jusqu’à très tard, Londres a fait le choix de «l’immunité collective», un principe qui consiste à laisser circuler le virus dans le pays afin que 60% de la population soit infectée. Une approche également choisie par les Pays-Bas et la Suède, qui permettrait de créer une forme de protection naturelle contre les prochaines vagues du virus.
Cependant, le conseil scientifique britannique a ensuite fait savoir que c’était une mauvaise idée. Une telle stratégie aurait engendré 250.000 morts et le système de santé aurait été au bord de l’effondrement. De plus, il n’y a aucune preuve que le fait d’attraper le virus et d’en guérir confère une immunité sur le long terme.
Depuis, le Royaume-Uni, où 281 personnes sont déjà décédées du Covid-19, a brusquement changé de stratégie, au risque de transmettre un message contradictoire à ses citoyens. Les Britanniques, qui ont encore massivement envahi les parcs et les plages le week-end du 20 au 22 mars, pourraient très vite se retrouver sous des mesures strictes de confinement, comme en France, en Italie et en Espagne.