Les forces de sécurité égyptiennes se sont rendues coupables d’arrestations arbitraires, tortures et disparitions forcées sur des enfants, parfois âgés d’à peine 12 ans, depuis l’instauration d’un gouvernement militaire, rapportent lundi les organisations de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) et Belady.
La justice a fermé les yeux, dénoncent-elles.À 17 ans, Belal B. est arrêté et placé en isolement dans un commissariat de police du Caire, en Égypte. « Je n’avais aucun nouvelle de mes parents et ils n’en avaient aucune de moi », témoigne-t-il. « Les agents m’ont attaché à une chaise pendant trois jours et cela a provoqué une douleur intense », poursuit-il. Le rapport de HRW et Belady rassemble des témoignages similaires de vingt jeunes âgés entre 12 et 17 ans. « Les enfants décrivent des cas de torture au ‘waterboarding’ (simulacre de noyade, NDLR) et d’électrocution sur la langue et les organes génitaux. Les forces de sécurité égyptiennes n’en subissent pourtant aucune conséquence », s’insurge Bill Van Esveld, de HRW. Les jeunes étaient enfermés avec des adultes dans des cellules bondées, à tel point qu’ils devaient dormir à tour de rôle, sans pouvoir se nourrir correctement, aller aux toilettes ou se soigner. Les autorités ont détenu des centaines de mineurs depuis que l’armée a pris le pouvoir en 2013. Ces enfants sont souvent arrêtés sans raison, ou parce qu’ils participent à des manifestations publiques, dénoncent les associations.