Depuis que la chloroquine est évoquée comme un traitement potentiel contre le Covid-19, les médicaments qui en contiennent, tels que le Plaquénil, ne sont presque plus disponibles en pharmacie. La tendance inquiète particulièrement les malades atteints du lupus, qui en ont besoin quotidiennement.
Depuis que la chloroquine est suggérée comme possible traitement contre le coronavirus, les médicaments qui en contiennent sont pris d’assaut dans les pharmacies. C’est le cas du Plaquénil, utilisé notamment contre la maladie du lupus. Dès lors, ceux qui en sont atteints s’inquiètent de ne plus en trouver, a rapporté Le Parisien.
«Le Plaquénil est pour nous essentiel, il nous maintient en bonne santé et est parfois vital. On ne peut pas s’en passer», a expliqué Johanna Clouscard, présidente de l’association Lupus France, atteinte de la maladie depuis 17 ans.
Elle affirme recevoir jusqu’à 40 appels par jour de patients qui s’inquiètent de ne plus en trouver nulle part.
Le lupus est une maladie auto-immune (le système immunitaire détruit les cellules de l’organisme) qui touche 40.000 personnes en France. Les conséquences sont un dysfonctionnement des articulations, des reins, du cœur et une fragilisation de la peau. Les malades ont besoin du Plaquénil quotidiennement pour se soulager.
Le laboratoire Sanofi, qui fabrique le Plaquénil, a assuré au Parisien que «des stocks sont fabriqués et vont arriver dans les jours qui viennent». Mais Mme Clouscard craint que les pharmacies soient «dévalisées» et redoute que les malades du lupus se retrouvent dans l’impossibilité de se soigner, quand bien même le médicament n’est délivré que sous ordonnance. «Il faut réserver le Plaquénil à ceux qui en ont besoin et chez qui l’efficacité est prouvée», a-t-elle conclu.
Lundi 16 mars, le professeur Didier Raoult a fait savoir, en se basant sur des conclusions d’équipes chinoises, que l’hydrochloroquine pourrait être une piste très prometteuse contre le Covid-19. Il a également annoncé que cette molécule avait guéri 75% des cas au bout de six jours.
Cependant, son étude menée sur 24 patients à l’Institut hospitalo-universitaire Méditerranée de Marseille n’avait pas convaincu tous les spécialistes, lesquels évoquaient de nombreux effets secondaires. Les Décodeurs du Monde avaient même considéré l’efficacité de ce traitement potentiel comme une information «partiellement fausse».
Les autorités l’ont cependant peu à peu pris au sérieux, et ont accepté de commencer les tests. Ainsi, le maire de Nice, Christian Estrosi, a indiqué «faire confiance au Dr. Raoult» et que le CHU de sa ville allait utiliser cette molécule. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a également annoncé samedi 21 mars que la chloroquine était testée dans d’autres hôpitaux français, mais uniquement sur les patients dans un état critique.