Selon un responsable européen, cet accord doit être confirmé par une procédure écrite le 25 mars et entériné par les dirigeants de l’UE lors de leur sommet virtuel le 26 mars.
Les pays de l’UE ont approuvé le 24 mars l’ouverture des négociations pour intégrer la Macédoine du Nord et, sous conditions, l’Albanie, a annoncé le commissaire européen à l’Élargissement, Oliver Varhelyi, à l’issue d’une réunion en vidéoconférence avec les ministres européens.
«Je suis très heureux que les États membres de l’UE soient parvenus aujourd’hui à un accord politique sur l’ouverture des négociations d’adhésion avec l’Albanie et la Macédoine du Nord», a-t-il déclaré sur Twitter.
«Je félicite de tout cœur ces deux pays. Cela envoie également un message fort et clair aux Balkans occidentaux: votre avenir est dans l’UE».
La présidente de la Commission européenne, l’Allemande Ursula von der Leyen s’est déclarée «ravie» de cette décision et a espéré que «les dirigeants de l’UE l’approuveront cette semaine».
Les ministres des Affaires européennes ont entériné l’accord trouvé la veille par leurs ambassadeurs à Bruxelles. Mais il ne s’agit que d’un «accord politique», a souligné le commissaire. Il doit être confirmé par une procédure écrite le 25 mars et entériné par les dirigeants de l’UE lors de leur sommet virtuel le 26 mars, selon un responsable européen.
Si l’accord redonne espoir aux deux candidats, la route sera encore difficile pour l’Albanie car l’Allemagne et les Pays-Bas ont exigé de Tirana des réformes à accomplir avant l’ouverture formelle des négociations.
«Ces conditions sont strictes mais équitables», a insisté le commissaire Varhelyi.
L’Albanie doit adopter une réforme électorale, assurer un financement transparent des partis politiques et des campagnes électorales.
Le Premier ministre albanais Edi Rama a salué cette décision tout en prenant acte du chemin à parcourir. «La chambre d’attente a été enfin ouverte», a-t-il dit sur Facebook. «Nous allons continuer à faire nos devoirs, pas parce qu’on nous le demande mais parce que nous le devons à nos enfants».L’Albanie doit également poursuivre la mise en oeuvre de la réforme judiciaire, notamment en assurant le fonctionnement de la Cour constitutionnelle et de la Haute Cour, et finaliser la mise en place des structures spécialisées dans la lutte contre la corruption et la criminalité organisée, précise le projet d’accord.
Ces réformes devront avoir été réalisées avant la conférence intergouvernementale qui lancera officiellement l’ouverture des négociations.
Sa date n’a pas été fixée. Les États membres devront auparavant accepter le cadre pour les négociations préparé par la Commission. Oliver Varhelyi a assuré qu’il serait présenté «très rapidement».
«Le feu vert des États membres va alléger l’atmosphère pour le sommet des Balkans prévu début mai à Zagreb, s’il peut se tenir», a commenté un diplomate de haut rang.
Mais «le processus d’adhésion va prendre du temps», a reconnu la secrétaire d’État croate Andreja Metelko Zgombic, dont le pays assure la présidence semestrielle de l’UE. La Croatie a adhéré à l’UE en 2013 et les négociations ont duré 7 ans.