Alors que de nombreux pays ont pris des mesures pour juguler la propagation du Covid-19, l’Otan a été lente à y répondre. Les décisions concernant la réduction du plus grand déploiement de forces américaines en Europe au XXIe siècle et l’annulation de plusieurs exercices conjoints n’ont été prises que tardivement.
Les experts estiment que la pandémie de Covid-19 est devenue une vraie épreuve pour les forces armées de tous les pays membres de l’Otan. Selon eux, l’Alliance a été lente à y réagir et a échoué à faire preuve de cohérence en ces temps de crise. Ainsi, tandis que les États-Unis et la France ont déjà pris des mesures pour éviter la progression de l’épidémie dans leurs armées et minimiser les risques de contamination parmi les soldats, les armées nationales des autres pays-membres de l’Alliance n’ont pour le moment pas réagi à ce défi sanitaire.
«Bientôt l’Alliance n’aura que deux options: rester inactive et attendre que le contingent de l’Otan disparaisse ou bien retirer ses militaires. Le Covid-19 est un ennemi que l’on ne peut pas tuer ni isoler. Ce virus peut pénétrer dans n’importe quelle faille, et le contingent militaire du bloc, compte tenu des réalités actuelles, peut bientôt se retrouver dans une situation très difficile», a estimé Andreï Sidorov, expert russe en relations internationales, cité par la chaîne RT.Face au coronavirus, l’Otan, dont la majorité des exercices est menée conjointement, avec des militaires de plusieurs pays-membres, a dû revenir sur son calendrier militaire et reporter ou significativement réduire plusieurs exercices militaires, dont le plus grand débarquement des forces américaines sur le sol européen au XXIe siècle, l’exercice Defender-Europe 20.
Les manœuvres Defender-Europe 20 prévoit le déploiement de 20.000 soldats américains sur le continent européen, ce qui fait de cet exercice le plus grand débarquement de militaires américains en Europe depuis 25 ans, est-il indiqué sur le site officiel de l’Otan.Selon la ministre française des Armées, en date du 26 mars, au moins 400 militaires français avaient été infectés par le coronavirus.