L’Élysée a annoncé jeudi la libération des trois ressortissants français et un Irakien, tous salariés de l’ONG française SOS Chrétiens d’Orient, portés disparus depuis janvier à Bagdad.
Deux mois après leur enlèvement à Bagdad, les trois ressortissants français et un Irakien, tous salariés de l’ONG française SOS Chrétiens d’Orient, ont été libérés, a annoncé jeudi 26 mars l’Élysée.
« Le Président de la République se félicite de la libération de nos trois compatriotes Antoine Brochon, Julien Dittmar, Alexandre Goodarzy, et de l’irakien Tariq Mattoka, tous employés de l’ONG SOS Chrétiens d’Orient. Ils avaient été enlevés à Bagdad le lundi 20 janvier 2020 », peut-on lire dans un communiqué. « La France a déployé tous ses efforts pour parvenir à ce dénouement. Le Président de la République exprime sa gratitude aux autorités irakiennes pour leur coopération. »
Aperçus pour la toute dernière fois aux abords de l’ambassade de France à Bagdad, ils s’y rendaient pour renouveler leur visa, mais aussi pour poursuivre les procédures d’enregistrement de l’association en Irak, dont les antennes sont situées uniquement dans le Kurdistan irakien.
Créée en 2013, l’association, qui fournit une aide humanitaire aux populations chrétiennes vivant au Moyen-Orient agit notamment en Irak, en Syrie, en Égypte et au Liban. C’est à la suite de la prise du village chrétien de Maaloula, en Syrie, par le groupe rebelle d’idéologie salafiste jihadiste, Front al-Nosra, que Charles Meyer et Benjamin Blanchard ont fondé SOS Chrétiens d’Orient. Depuis, l’ONG, qui dispose aussi d’une antenne en Jordanie, multiplie les envois de vivres et de volontaires, principalement en Irak et en Syrie, pour venir en aide aux minorités chrétiennes de la région.
En février 2017, l’ONG avait obtenu, par un arrêté signé de la main du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, le statut de « partenaire de la défense nationale ». Parmi la cinquantaine d’institutions, sociétés et associations concernées par le décret, SOS Chrétiens d’Orient s’est vue récompensée pour son « engagement » au service de la promotion de la défense nationale.
Si elle se présente comme « apolitique », l’ONG est aussi régulièrement pointée du doigt pour ses liens, présents ou passés, avec l’extrême droite, ou des mouvements identitaires et nationalistes.