Un laboratoire vétérinaire pouvant réaliser jusqu’à 1.000 tests du Covid-19 par jour s’est fait éconduire par les pouvoirs publics. La raison? Un «argument juridique», rapportent les signataires d’un courrier adressé au ministre de la Santé.
Un refus qui passe mal. Dans un courrier adressé à Olivier Véran, ministre de la Santé, quatre présidents de Conseil départemental ont proposé les services du laboratoire vétérinaire Inovalys. En effet, celui-ci — qui appartient aux départements de Loire-Atlantique, de la Sarthe, d’Indre-et-Loire et du Maine-et-Loire — serait capable de réaliser 1.000 tests du Covid-19 par jour. Selon les quatre cosignataires de la lettre, Inovalys dispose «des équipes, compétences et matériels pour effectuer des analyses de biologie moléculaire en grande quantité». L’objectif étant «d’aider à développer le plus rapidement possible les tests auprès des personnels qui sont en première ligne dans la lutte contre l’épidémie de coronavirus».
Si les capacités du laboratoire peuvent s’avérer utiles durant l’ épidémie, les quatre présidents affirment que les pouvoirs publics refusent cette aide pour des raisons «juridiques».
«L’argument juridique en cette période de « guerre » ne nous paraît pas recevable. À ce niveau de gravité de la pandémie, il n’est pas possible que les frontières entre médecine humaine et médecine vétérinaire soient aussi étanches», expliquent les intéressés dans leur courrier.
Et pour cause, «les organisations internationales évoquent régulièrement le concept de « One Health »», et que «la majorité (60%) des maladies infectieuses chez l’homme sont des zoonoses [transmission de l’animal à l’homme, ndlr] selon l’OMS», poursuivent-ils.En France, la situation continue de s’aggraver. Et le pic de l’épidémie n’est attendu qu’aux alentours du 5 avril. Le directeur général de la Santé Jérôme Salomon a indiqué le 26 mars que 29.155 Français ont été testés positifs au Covid-19 et que 1.696 d’entre eux sont décédés à l’hôpital.