La police arménienne applique le verrouillage

Depuis mercredi, jour où a commencé le confinement en Arménie la police arrête les voitures et les piétons et demande aux citoyens de rester chez eux.

Les restrictions sans précédent imposées par le gouvernement arménien à la circulation des personnes signifient que les gens ne sont autorisés à sortir que pour acheter de la nourriture, recevoir des soins médicaux ou faire un bref exercice physique près de leur lieu de résidence. Le couvre-feu ne s’applique pas à un nombre limité d’employés des secteurs public et privé autorisés à continuer à aller travailler.

Comme c’est le cas en France et dans d’autres pays européens, tous les citoyens doivent non seulement être munis d’une pièce d’identité valide, mais aussi remplir un formulaire précisant les raisons pour lesquelles ils doivent quitter leur domicile. Ce formulaire doit contenir le nom de son utilisateur et sa date de naissance. Il peut être téléchargé sur un site internet du gouvernement ou être écrit à la main.

Lorsque la police a commencé à patrouiller dans les rues largement désertes d’Erevan, il est apparu que de nombreux passants ne remplissaient pas ces formulaires. Certains d’entre eux montraient plutôt aux policiers leurs sacs remplis de produits alimentaires achetés dans les supermarchés.

Une femme âgée a affirmé ne pas être au courant de cette exigence. « Qui est censé délivrer de tels papiers ? » a-t-elle déclaré.

« Je ne sais pas qui et ce qui doit être écrit là », a déclaré une autre retraitée.

Il semble que la règle soit mieux respectée dans le centre d’Erevan. « Je ramène mon petit-enfant à la maison », a déclaré une femme après avoir montré aux policiers un formulaire qui, selon elle, a été rempli par sa fille.

Un chef adjoint de la police arménienne, Hayk Mherian, a déclaré dans la matinée que les policiers éviteraient d’infliger des amendes ou de détenir brièvement des personnes dans les premières heures du confinement. « Mais nous appliquerons pleinement la loi », a-t-il déclaré aux journalistes.

Selon un projet de loi adopté par le Parlement arménien lundi, les citoyens qui défient les ordres de quarantaine ou d’auto-isolement émis par les autorités sanitaires seront non seulement condamnés à de lourdes amendes mais aussi à des peines allant jusqu’à cinq ans de prison. Il y a plus de 3.000 personnes en quarantaine en Arménie depuis mardi soir, selon les autorités.

Une autre règle d’isolement interdit aux voitures privées de transporter plus d’un passager à la fois, à l’exception du conducteur. Mherian a déclaré que la police avait ordonné à 92 personnes de sortir de leur voiture pour cette raison au début des patrouilles d’urgence dans les rues du pays.