Avec plus de 20 000 morts en Europe, le Vieux continent est le plus lourdement touché par la pandémie de Covid-19. L’Allemagne fait figure de modèle dans la gestion de la crise sanitaire.
Un chiffre bien inférieur à la France, qui, samedi, enregistrait 319 nouveaux décès, portant à 2 314 le nombre total de morts liés à la pandémie sur son territoire.
Le chiffre des cas français confirmés de Covid-19 est en revanche moins élevé que celui relevé outre-Rhin (37 575). Oui, mais l’Allemagne pratique le dépistage à grande échelle, chose que ne fait pas l’Hexagone, qui a dans un premier temps choisi de ne tester que les personnes « à risque ».
Le 26 mars, le pays a communiqué sur sa stratégie de tests, optant pour un dépistage massif des malades, et augmentant le processus avec 500 000 tests par semaine.
À ce jour, l’Allemagne présente donc un nombre de décès moins important que ses voisins européens. Les hôpitaux du pays, eux, ne sont pas encore débordés, ce qui peut également s’expliquer par leurs capacités d’accueil, bien supérieures à celles des hôpitaux français.
Avec 800 lits d’hôpital pour 100 000 habitants, l’Allemagne dispose de l’offre la plus importante au sein de l’Union européenne. En effet, d’après ces chiffres Eurostat, datant de janvier dernier, la République fédérale dépasse de loin la France (598), l’Italie (318), ou encore la Grande-Bretagne (253).
C’est ainsi que le pays, qui doit veiller à garder le contrôle sur la gestion de sa propre crise, a accepté d’accueillir dans ses hôpitaux, des patients de l’Hexagone, transférés pour désengorger les services de réanimation français.
Tests, capacités d’accueil dans les hôpitaux, mais aussi communication et mesures de confinement précoces… Dans la gestion de cette crise sanitaire sans précédent, l’Allemagne tire bel et bien son épingle du jeu. Si bien que la chancelière Angela Merkel bénéficie d’un soudain regain de popularité.
Boudée et ringardisée il y a quelques semaines par les écologistes, la droite conservatrice de la chancelière allemande Angela Merkel redevient en vogue à la faveur d’une bonne gestion de la crise, largement saluée par les Allemands.
Dans les derniers sondages, les conservateurs culminaient à 35 % d’intentions de vote dans le baromètre politique de la chaîne ZDF. Un bond d’environ sept points pour le parti démocrate-chrétien (CDU) de la chancelière. Du jamais-vu dans l’histoire de cette enquête.
Habituée à la discrétion en période de crise, Angela Merkel n’aura eu d’autre choix que de changer son fusil d’épaule pour faire face à cette pandémie sans précédent. Multiplication des conférences de presse, organisation des mesures de confinement dans les moindres détails… La chancelière, qui n’a pas lésiné sur la communication, est allée jusqu’à prononcer un discours inédit à la nation, suivi par des millions de téléspectateurs.
Le 22 mars, alors qu’elle était entrée en contact avec un médecin testé positif au Covid-19, Angela Merkel a décidé de se placer elle-même en quarantaine. Une décision qui a achevé de renforcer la sympathie des Allemands à son égard.
À 65 ans, la chancelière continue depuis de gérer le pays par visioconférence. Dans un enregistrement audio, celle-ci a confié vivre difficilement l’absence de contact avec ses ministres et conseillers.
La crise sanitaire liée au coronavirus pourrait ainsi rebattre les cartes dans la course à la candidature à la succession d’Angela Merkel en 2021. L’élection d’un nouveau dirigeant conservateur et futur candidat à la chancellerie, initialement prévue le 25 avril, a été reportée sine die.