Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien rival Benny Gantz ont fait état dimanche de « progrès significatifs » dans les négociations pour la formation d’un gouvernement d’union et d’urgence, dans un contexte de crise lié au nouveau coronavirus.
M. Gantz, qui a mené trois campagnes électorales en moins d’un an contre M. Netanyahu, a été élu président du Parlement jeudi après s’être rallié, dans un retournement inattendu, au Premier ministre sortant.
Les deux hommes se sont entretenus dans la nuit de samedi à dimanche sur la mise en place d' »un gouvernement d’urgence nationale pour gérer la crise du coronavirus et les autres défis qui se posent à l’Etat d’Israël », ont indiqué leurs partis dans un communiqué commun.
« Des progrès significatifs ont été réalisés » et « une autre réunion se tiendra dans la journée pour parvenir à un accord final », selon ce texte du Likoud (droite) de M. Netanyahu et de la formation centriste « Bleu-Blanc » de M. Gantz.
« Bleu-Blanc », créé il y a un peu plus d’un an avec pour objectif avoué de chasser du pouvoir M. Netanyahu, est sur le point d’imploser, des ténors du parti ayant dénoncé le rapprochement surprise de leur chef avec son rival de droite.
Une commission parlementaire se réunit dimanche pour approuver la partition de la formation centriste et le ralliement de certains de ses membres au bloc de M. Netanyahu.
Vendredi, le 27 mars, M. Gantz a justifié sa décision en estimant que c’était « ce dont la nation avait besoin » en temps de crise sanitaire.
Plus de 3 800 cas de nouveau coronavirus ont été officiellement recensés en Israël, où 12 personnes sont décédées.
« Je ne serai pas de ceux qui refusent catégoriquement de s’impliquer lors d’un état d’urgence », a-t-il écrit sur Facebook.
M. Gantz avait été chargé le 16 mars de former un gouvernement après les élections du 2 mars, mais n’y était pas parvenu en raison notamment du morcellement du paysage politique.
M. Netanyahu avait à de maintes reprises appelé à la formation d’un gouvernement d’union et d’urgence, dirigé successivement par lui et M. Gantz.
Mais ce dernier ne cessait de dire qu’il refusait de faire partie d’un gouvernement dirigé par M. Netanyahu, inculpé pour corruption.
Le procès de M. Netanyahu, qui devait s’ouvrir le 17 mars, a été reporté en raison du nouveau coronavirus.
Premier ministre le plus pérenne de l’histoire d’Israël, il clame son innocence et se dit victime d’une « chasse aux sorcières » de la part des services du ministère public et des médias.
L’un des enjeux de la formation du prochain gouvernement sera l’attribution du ministère de la Justice, puisque la personne nommée supervisera la procédure judiciaire contre M. Netanyahu.