Alors que la pandémie de coronavirus oblige la communauté internationale à revoir les notions de responsabilité collective et que de nombreux gouvernements se rendent compte de la nécessité des actions communes, les États-Unis recourent au «terrorisme médical contre l’Iran», selon le ministre iranien des Affaires étrangères.
Dans une interview accordée au quotidien russe Kommersant, le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a évoqué la lutte de son pays contre le Covid-19 dans le contexte des sanctions américaines. Il a ainsi accusé les États-Unis de recourir au «terrorisme médical et économique contre l’Iran».
Le chef de la diplomatie iranienne a constaté que de nombreux gouvernements prenaient conscience de la nécessité des actions communes pour faire face au Covid-19.
Les sanctions anti-iraniennes du gouvernement américain rendent dès lors «impossible l’accès aux médicaments et aux équipements médicaux».
«Le recours des États-Unis au terrorisme médical et économique contre l’Iran a pris des formes différentes», a affirmé le ministre, ajoutant que du point de vue du droit ces actions représentent un crime contre l’humanité et la communauté internationale.
Détaillant davantage, il a évoqué des entreprises européennes qui ne vendent pas de produits médicaux à l’Iran par crainte des sanctions américaines et que le refus de livrer aux compagnies aériennes de son pays des instruments et des logiciels de navigation créaient des obstacles à l’utilisation du parc d’avions.
«Les sanctions anti-iraniennes interdisent l’achat de médicaments et d’équipements par le gouvernement iranien. Les restrictions dans le domaine financier et bancaire créent des obstacles aux achats à des fins humanitaires», a-t-il déploré.
Le 26 mars, la Russie, la Chine, l’Iran, Cuba, la Syrie, le Nicaragua, le Venezuela et la Corée du Nord ont appelé le secrétaire général de l’Onu Antonio Guterres à demander à plusieurs pays de lever les sanctions entravant la lutte contre la propagation du coronavirus.Près de 697.750 cas d’infection, dont au moins 33.244 décès, ont été officiellement déclarés dans 183 pays et territoires. Quelque 23.860 personnes sont mortes en Europe, le continent le plus durement touché. La Chine continentale compte 3.300 morts pour 81.439 cas, l’Iran 2.640 morts pour 38.309 cas, la France 2.606 morts pour 40.174 cas.